[Test] Enslaved : Odyssey to the West - 360/PS3



Éditeur : Namco Bandai
Développeur : Ninja Theory
Date de sortie : 8 octobre 2010

De nos jours, il est bien difficile de ne pas tout connaître des jeux avant leur sortie : trailers à gogo, images en pagailles et carnets de développeurs subtilement préparés, l'internet moderne a tué tout effet de surprise. Pourtant, dans cet amoncellement de news quotidiennes, il arrive parfois qu'un ou deux titres passent dans les mailles du filet et pour ma part, ce fut le cas d'Enslaved : Odyssey to the West. Certes, j'avais vu quelques images au détour d'un dossier consacré à la GamesCom, mais rien de plus. Aussi, lorsque la démo est arrivée, je me suis pris une véritable tarte m'empêchant de passer le jeu sous silence. A quelques heures de la sortie officielle du soft, je suis prêt à vous rendre mon verdict, pour ce qui demeure l'un de mes jeux de l'année. Un coup de cœur, non exempt de défauts, auquel je ne m'attendais pas. Et croyez-moi, parfois, ça fait du bien d'être surpris de la sorte !

Réalisé par les talentueux développeurs de Ninja Theory (géniteurs du perfectible mais magnifique Heavenly Sword), Enslaved est une adaptation moderne (et totalement revisitée) du célèbre conte chinois Le Voyage en Occident. Cette histoire a d'ailleurs inspiré Akira Toriyama pour la conception de Dragon Ball. Le jeu de Namco Bandai nous place dans un futur post-apocalyptique où les machines ont pris le contrôle de l'humanité. C'est dans ce contexte que le joueur fait la connaissance d'un prisonnier à la mine patibulaire : Monkey. Ce dernier, dont on ne connaît rien, est l'un des innombrables prisonniers du vaisseau qui les conduit vers une destination inconnue. Par un concours de circonstance, il fait la connaissance de Trip, prisonnière elle aussi, qui n'a qu'un seul but : retourner chez les siens. Egoïste, elle n'hésite pas à poser sur la tête de Monkey une couronne-esclave qui oblige notre héros à aider la demoiselle. Au fil de l'aventure, la relation des deux protagonistes va se renforcer, enchaînant les moments épiques et les retournements de situations.

Dès les premiers instants, on est soufflé par l'action non-stop d'Enslaved. Le duo que tout oppose fonctionne parfaitement, avec d'un côté un as de la grimpette et de la baston et de l'autre, une pro des systèmes informatiques et de la réflexion. Durant l'aventure, vous dirigez uniquement Monkey, tout en ayant diverses possibilités d'interaction avec Trip. Ainsi, via la touche LB (ou L1 sur Playstation 3), vous ouvrez un menu menant à différentes actions contextuelles, selon les situations rencontrées. En tant qu'humains, Monkey et Trip sont devenus des proies faciles pour des robots qui n'ont été programmés que pour détruire. Si la manœuvre initiale consiste à leur rentrer dans les boulons, il est parfois indispensable de se protéger sous peine de se prendre quelques décharges malvenues de chevrotine. Dans ces conditions, vous pouvez demander à Trip de faire diversion pendant que vous contournez l'affreuse machine. En effet, la belle demoiselle (impossible de rester de marbre face à un tel minois et un si joli décolleté, les développeurs savent flatter la rétine) n'est pas une habituée des situations extrêmes et vous laisse faire le boulot la plupart du temps. Il faut d'ailleurs garder un œil constamment sur elle, car si elle se fait surprendre par un robot, vous n'avez qu'un laps de temps très court avant qu'elle ne succombe… vous entraînant, couronne-esclave oblige, à une mort certaine. Mais en dehors d'ouvrir les portes (en piratant le système informatique), elle peut rendre de grands services.

Si Enslaved fait la part belle à des combats dynamiques, il n'oublie pas certains éléments essentiels permettant de varier une aventure. Comme son surnom l'indique, Monkey est un spécialiste des acrobaties aériennes, capable de s'adapter à n'importe quel environnement. Au cours de votre périple, vous évoluez donc la plupart du temps loin du sol, en vous accrochant aux parois ou tout ce qui peut servir de point de fixation. Durant ces phases de réflexion (commandes à activer, tourelles à faire tourner, éléments à pousser ou à soulever…), la complémentarité Monkey - Trip se fait encore plus présente. Pendant que la dame utilise un chemin terre-à-terre, vous devez progresser via la voie des airs. Chose amusante : l'interaction ne se limite pas au menu d'actions, vous pouvez également attraper Trip sur votre dos pour l'envoyer à des endroits inaccessibles. Balancez une nana de la sorte, ça ne peut se faire qu'en jeu vidéo, sous peine de se prendre une turbo-baffe dans la tronche !

Le menu est déjà copieux et il n'est pas terminé. Au cours de son périple, vous pouvez faire appel à ce que Monkey appelle le "nuage". Il s'agit d'un hoverboard futuriste qu'il peut utiliser dans certains endroits uniquement. Ces phases, intervenant à la moitié du jeu, redynamisent l'aventure et s'avèrent particulièrement jouissives. C'est d'autant plus agréable que le nuage est des plus maniables et qu'il est possible d'accélérer en passant dans des halos de lumière prévus à cet effet. Varié, Enslaved l'est incontestablement et les développeurs se sont fait un malin plaisir d'intégrer diverses séquences de gameplay, tel qu'un passage en bateau ou une course-poursuite avec l'un des terribles chiens robots. Je n'oublie pas non plus les combats contre les boss qui ne se limitent pas à un fracassement de tôles. Monkey peut compter sur un arsenal efficace. Son bâton peut en effet être utilisé comme arme au corps à corps, mais on peut aussi s'en servir comme fusil. Durant vos pérégrinations, diverses munition s'offrent à vous, permettant d'immobiliser et de dézinguer les robots. De quoi apporter un peu de stratégie dans ce monde de brutes.

Vous l'aurez compris, Enslaved ne réinvente pas la roue, mais s'inspire des ténors du genre. L'aventure est plaisante de bout en bout, et même si on note une petite baisse de rythme lors de la seconde moitié, le jeu de Namco Bandai est véritablement l'un des titres immanquables de cette fin d'année. Alors certes, on peut reprocher quelques problème de maniabilité, la faute à une interactivité poussée avec l'environnement, mais rien de grave. Il faut également noter la présence, étrange, de baisses de son. Durant certaines cut-scenes, la voix de Trip diminue subitement. Enfin, mais là tout dépendra de votre ressenti et votre passé de joueur, le jeu est bien souvent assisté (Trip scanne les environs via sa libellule, faisant apparaître la position des robots et le chemin à suivre) et cela peut vous poser problème malgré les trois modes de difficulté disponibles. Sorti de là, il faut avouer que la réalisation d'Enslaved est absolument superbe. Les environnements traversés fourmillent de détails (avec un level design très impressionnant) et l'univers mi-urbain, mi-végétal est unique. Le New York traversé durant la première moitié du jeu rappelle un peu les immeubles dévastés de Bionic Commando. Il faut également saluer la qualité globale du doublage français avec des expressions faciales bluffantes de réalisme. La musique est un peu en retrait mais vient appuyer les passages épiques lorsqu'il le faut. La mise en scène est excellente (l'animation est fabuleuse, le studio a travaillé avec trois acteurs de renom - dont Andy Serkis - qui se sont chargés des mouvements et des voix en V.O) et les personnages sont ultra attachants. Même Pigsy, avec ses vêtements cradingues, est bien marrant. En bref, Enslaved (avec sa douzaine d'heures de jeu) est le coup de cœur de Terre de Jeux. Beau, soigné, dynamique et immersif, c'est un jeu qui mérite vraiment qu'on se penche sur son cas.
 





9 Commentaires

  1. Il est important de signaler des scènes anthologiques, avec une fin colossale... et un épilogue totalement imprévisible.

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  2. excellent test!!!
    la nuit a du être courte!!!:D

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  3. Un peu oui, surtout que j'ai réalisé aussi le test pour Total-Manga.com, le site pour lequel je suis rédac'chef de la section JV. Autant dire que j'ai retourné le jeu :)

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  4. ça me fait penser un peu aux phases épiques d'un God of War 3, un jeu que je compte faire aussi avec celui-ci. Pour les problèmes de son, ça sent fort le problème de "downgrade" de 5.1 vers stéréo. Pour éviter ce souci, je parie qu'il faille un ampli 5.1.

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  5. Je sais pas trop, mais il y a un problème de mixage sonore. Pour le reste, il ne réinvente rien, fait penser à un mix entre Prince of Persia (le cel-shadé) et Uncharted 2. Et c'est vraiment du tout bon ^^

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  6. Nope désolé, j'ai bien un système 5.1 à la maison et la VF est (comme souvent dans les jeux) mal calibrée. Mais quand on a du goût on joue en VO. :D

    Driftwood

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  7. C'est facile pour toi "môsieur le prof d'anglais" :D :D :D

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  8. C'est dingue ça ! La VF est toujours baclée ! Y'a qu'a voir les BluRay avec l'absence de Dolby Digital True HD sauf pour les VO !

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  9. En terme de mixage, car sur le plan des doublages, j'adore :)

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