21 nov. 2017

Même si la mascotte de Nintendo reste une valeur sûre, on ne peut pas dire que les dernières sorties du père Mario aient marqué les esprits. Certes, il s’agissait toujours d’excellents jeux, avec une vraie volonté de prôner le fun et les idées nouvelles, mais il manquait toujours un petit quelque chose pour atteindre les sommets des Super Mario 64 ou, plus proches de nous, des Super Mario Galaxy. En clair, malgré de très bonnes aventures, les joueurs réclamaient un véritable épisode canonique, capable de marquer toute une génération à lui seul. Depuis son annonce, chaque apparition de Super Mario Odyssey était l’occasion de découvrir un titre d’une générosité folle et beaucoup s’attendaient à un Super Mario 64 2.0, à même de tout renverser sur son chemin. Au final, il divisera peut-être par sa direction et ses choix mais Super Mario Odyssey est bel et bien une aventure démentielle qui fera date. 
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Ce satané Bowser a toujours le chic pour pourrir la vie de la Princesse Peach. L’affreux dinosaure (ou reptile, on ne sait pas trop) n’a rien trouvé de mieux que de s’emparer de la belle blonde pour l’épouser ! Mario a bien tenté de s’interposer mais n’a rien pu faire face à la puissance de son adversaire. Éjecté comme un malpropre, il se retrouve alors sans sa casquette et fait la connaissance de Cappy, un drôle de chapeau venu d’un pays lointain. Dans son kidnapping, Bowser a non seulement embarqué la demoiselle Pêche mais aussi la moitié de Cappy afin de l’utiliser comme couvre-chef de la Princesse. Mais un espoir subsiste : le gros lézard a besoin de plusieurs éléments d’importance que pour son mariage soit réussi. Cela laisse le temps à Mario et Cappy de le poursuivre avant qu’il ne commette cet acte odieux ! Vous imaginez, vous, des petits issus d’une telle « idylle » ?


Montre ta lune

Alors que les deux compères s’apprêtent à poursuivre le tas d’écailles, ils découvrent que leur véhicule volant est mal en point. Pour le remettre d’aplomb et mener à bien cette folle course-poursuite, le duo n’aura d’autre choix que de récupérer le carburant nécessaire à la bonne tenue de l’engin. Et ce carburant se matérialise sous la forme de lunes (de différentes couleurs selon les endroits traversés) qu’il va falloir débusquer. S’il n’en faudra qu’une dizaine ou quinzaine par monde pour poursuivre votre périple, sachez que le titre de Nintendo en contient, et ce n’est pas une blague, plus de 1 000 ! Autant dire qu’on est très loin des 120 soleils de Super Mario Sunshine pour ne citer que lui. Pour mettre la main sur ces précieux artefacts, le joueur devra fouiller chaque pays de fond en comble, jouer avec la caméra, visiter les recoins, entrer dans les bâtiments pour participer à des épreuves, pénétrer dans des grottes lugubres, parler aux habitants, se rendre aux boutiques locales, etc. Les possibilités sont extraordinairement étendues mais ce n’est qu’en maîtrisant l’improbable duo que vous prendrez conscience de la richesse stupéfiante de cet épisode.


Un duo fantastique

Nintendo ne fait jamais les choses comme les autres et ce Super Mario Odyssey est là pour le prouver. On sent que le gameplay a été réfléchi pendant des mois pour que chaque élément s’incorpore parfaitement dans le cadre de l’aventure. En se hissant sur le crâne de Mario, Cappy multiplie la palette originale des mouvements du moustachu. En plus des actions habituelles, le plombier est désormais capable de lancer son chapeau pour prendre le contrôle des individus et objets qu’il croise ou encore de l’utiliser comme arme ou trampoline. Cela donne lieu à des séquences absolument délirantes durant lesquelles le héros au gros pif va prendre, pêle-mêle, le contrôle de ses ennemis d’antan (Chomp, les Koopa, Bullet Bill…) ou de créatures diverses et variées comme un T-Rex ! En agissant de la sorte, le sauveteur de Peach profite des capacités de ses hôtes pour explorer chaque pays qu’il visite. Sous l’eau, par exemple, il suffit de s’emparer du corps d’un poisson pour nager en toute liberté et à pleine vitesse sans contrainte. Ou encore de se grimer en tank pour détruire des barricades ou un boss un peu trop coriace. En profitant de ce gameplay, les développeurs ont multiplié les idées et fait en sorte que chaque zone est une explosion de phases inédites et inattendues. Ainsi, à l’image de Super Mario Galaxy, qui jouait sur le principe des planètes, Super Mario Odyssey est une ode à l’inventivité et la créativité. Les situations se renouvellent à une vitesse dingue (Mario en bouche d’égout, Mario qui utilise les fils électriques pour se déplacer…) et il y a toujours mille et une façon d’atteindre son but. Si bien qu’on ne décroche tout simplement pas…


Voyage, voyage

Nanti d’un gameplay absolument dément, Super Mario Odyssey peut également compter sur une profusion d’environnements et de pays à découvrir. Même si on retrouve les poncifs du genre plateforme (mer, forêt, montagne, etc.), le jeu parvient toujours à nous surprendre par son écosystème et les autochtones de chaque zone. Chacun des pays répond à des coutumes et des manières de vivre qui sont différentes, si bien que l’exploration en devient forcément dépaysante et surprenante. Ne vous étonnez donc pas d’arriver dans une zone désertique faisant référence au Mexique mais où il fait affreusement froid. Le jeu de Nintendo manipule les codes et les références et se fait un malin plaisir à triturer dans tous les sens nos habitudes de joueurs, que l’on soit novice ou converti depuis de longue date aux escapades numériques. En ce sens, le titre du jeu ne manque vraiment pas : on participe à une véritable odyssée à travers un univers fascinant et d’une originalité juste incroyable, faisant la transition entre les pérégrinations rétro du bonhomme moustachu et ses aventures plus actuelles. Certaines séquences sont absolument cultes et il paraît improbable que vous ne soyez pas charmé par une telle débauche d’idées.


Dans le sillon de Breath of the Wild

Tout comme a pu le faire le dernier Zelda en mars, Super Mario Odyssey est une expérimentation continuelle (ne serait-ce que par les accoutrements hallucinanats que le plombier peut réunir) et on ne peut qu’applaudir un tel génie. Il suffit de repenser à la manière dont les niveaux rétro s’imbriquent dans l’univers 3D (nostalgie au summum avec musique chip-tune qui pète bien) pour tirer un coup de chapeau (ha, ha) à toute l’équipe de développement. Que ce soit dans l’eau, sur terre ou dans le ciel, Mario est capable de tous les prodiges et pas une minute ne passe sans que l’on soit surpris par la « Nintendo Touch ». Vous pouvez ainsi fouiller un buisson et en voir sortir un bloc entier de pièces qui se fait la malle ou encore découvrir un Captain Toad en vadrouille. Il sera aussi possible d’utiliser vos amiibo ou prendre le contrôle d’une fusée pour découvrir un endroit secret. Et que dire du niveau monochrome qui rappellera le fameux monde 8 de Super Mario Bros. ? Sans mentir, il faudrait un roman pour détailler l’intégralité des idées de ce jeu et on serait d’ailleurs curieux de voir le pavé que représente le cahier des charges d’une telle production.


Une DA d’orfèvre

On avait déjà eu un aperçu de la bonne tenue du titre dans les vidéos mais cela ne tarde pas être confirmé : Super Mario Odyssey comble avec intelligence sa faiblesse technique par une direction artistique fantastique. Les personnages (bons comme méchants) sont géniaux et chaque monde a été conçu avec cohérence et intelligence (New Donk City fait clairement penser à la ville de Sonic Adventure), en s’appuyant sur les capacités de la Switch. Les effets sont totalement réussis, les animations sont d’une souplesse folle et le jeu tourne comme un charme en mode docké comme en mode portable. Dans cette dernière configuration, il gagne en revanche en précision et beauté grâce à la taille de l’écran et le passage en 720p. Grâce à sa DA, Super Mario Odyssey est un jeu qui flatte la rétine (même si certaines zones pourront paraître vides, Nintendo ayant probablement privilégié la fluidité) et ne s’écarte jamais de son exigence. Au passage, il faut souligner l’excellente bande son qui vient clore une avalanche de superlatifs méritée. Non vraiment, si vous avez une Switch, c’est impensable de passer à compter d’un tel bonbon !


Conclusion du rédacteur : CULTE

Prenez les meilleurs Mario, mettez-tout dans un shaker et secouez le tout bien fort. Comme on pouvait s’y attendre, cette odyssée est un condensé des dernières escapades du héros de Nintendo. Généreux, ingénieux, surprenant et artistiquement au top, il entre sans problème dans la liste des jeux incontournables de ces dernières années. Grâce à son duo génial et sa farandole d’idées, Super Mario Odyssey s’apparente à un grand 8 dont on ne redescend jamais. Exploration, découverte, action, mini-jeux, courses… le jeu offre une variété hallucinante de gameplay et de surprises. Même après plusieurs heures, le joueur continue de découvrir des éléments inédits et se retrouve propulsé dans un tourbillon créatif qui ne s’arrête pas. Allez stop, foncez sans attendre, cet épisode est un pur chef d’œuvre ! Entre mars et octobre, on aura donc pris deux méga tartes sur la même console… le Noël de la Switch s’annonce épique !

Points positifs :


Direction artistique d’enfer

Le duo Mario/Cappy absolument génial

Bande son au top

Variété hallucinante de gameplay

Des idées et surprises en pagaille

Transition parfaite entre rétro et tendances actuelles

Plus de 1 000 lunes à récupérer

Les transformations

La garde-robe de dingue (ah, la casquette Famicom)

Animations excellentes

Points négatifs :


Pas assez de challenge

Se boucle en ligne droite assez vite

La nage, moins commode qu’auparavant


Éditeur : Nintendo – Développeur : Nintendo – Genre : Plateforme – Sortie : 27 octobre 2017 – Plateforme : Nintendo Switch

13 nov. 2017

Super Lucky’s Tale : Y a pas que Fox McCloud dans la vie !


Dans le giron de Microsoft, on ne peut pas dire que les jeux familiaux soient légion. Certes, de génération en génération, on a pu découvrir quelques titres égarés de temps à autre mais cette cible est plutôt l’apanage de Nintendo (qui ne fait pas que ça, entendons-nous bien). Aussi, lorsque le géant américain a annoncé Super Lucky’s Tale lors de la dernière conférence E3, votre serviteur – et père de famille – a vu cette arrivée d’un très bon œil. Un petit renard, le feeling des années 90, une réalisation super mignonne et colorée, il n’en fallait pas plus pour éveiller la curiosité. Surtout que cette production est accompagnée d’une vraie envie, de la part de Microsoft, d’ouvrir sa ludothèque au plus grand nombre avec les rééditions de Disney Adventures et Rush : Une Aventure Disney Pixar. Et la firme de Redmond ne s’est pas fait prier en annonçant toutes ces sucreries pour le lancement de sa Xbox One X. Cela tombe bien, c’est justement sur cette bécane que nous avons réalisé ce test.

Bien qu’il soit inconnu au bataillon, le renardeau de cette aventure n’est pas un protagoniste inédit. On a déjà pu l’incarner dans Lucky’s Tale, un titre en réalité virtuelle paru sur Oculus Rift et Samsung Gear VR. À l’époque, le jeu de plateforme avait fait son effet sans qu’il parvienne à s’imposer dans les esprits. Les développeurs indépendants de Playful ont alors pris la décision de concevoir une suite plus traditionnelle et entièrement jouable à la manette. Tournant comme un charme sur Xbox One et Xbox One S, il profite, pour son passage sur One X, d’un patch 4K et du fameux HDR. Proposé à un petit tarif, Super Lucky’s Tale n’a pas la prétention de venir se frotter aux blockbusters de la machine mais se grime comme un bon divertissement pour les plus jeunes et leurs parents. Mais voyons de quoi il en retourne…

Super Lucky’s Strike

Clairement destiné aux enfants, le scénario fait dans les bons sentiments. Après une longue expédition, la sœur de Lucky a mis la main sur le Livre des Âges, un bouquin ouvrant des frontières entre différents mondes et capable de réécrire l’histoire. Mais comme tout exploratrice qui se respecte, la demoiselle s’est confrontée à d’autres prétendants et notamment la bande des Mistigris, des criminels aux pattes de velours. Pour sauver sa sœurette, Lucky s’est fait aspiré avec les affreux dans le livre et doit désormais tout faire pour les arrêter, avant qu’ils ne prennent le contrôle de ce pouvoir hors-normes. Il va donc falloir défier cette famille de matous et mettre un terme aux agissements du grand boss Jinx. Avec sa bouille de jeune premier, Lucky semble bien démuni face à de tels adversaires mais c’est sans compter sur sa malice. Après tout, on dit bien « rusé comme un renard ».
Construit sur le modèle des jeux de plateforme à l’ancienne, Super Lucky’s Tale est un jeu très linéaire, basé sur des thèmes graphiques non dénués de charme. Comme c’est bien souvent le cas dans ce type de production, on retrouve le principe des artefacts qui permettent de débloquer des portails menant à des niveaux inédits. En l’occurrence, le canidé va devoir mettre la main sur des trèfles pour ouvrir, un à un, les différents niveaux. Au sein de ces stages, la progression est dynamisée par l’obtention de pièces, la découverte des cinq lettres formant le mot L.U.C.K.Y ou encore la possibilité d’effectuer des petites quêtes annexes. C’est donc extrêmement classique mais au moins c’est facilement compréhensible pour nos chères têtes blondes. Le challenge n’est pas bien élevé mais la recherche de tous les items permettra aux joueurs plus chevronnés de s’amuser à explorer les différents lieux.

Patte de renard

Côté gameplay, c’est là encore les grands poncifs qui sont repris. Outre le saut qui permet d’éliminer les ennemis, le héros peut se déplacer sous terre, effectuer un double saut, faire un piqué vers le sol, etc. Les commandes sont accessibles et on ne tarde pas à enchaîner les niveaux. En revanche, il faut signaler la présence d’une inertie un peu trop prononcée et d’un manque de précision dans les mouvements. Les chutes incontrôlées ne sont malheureusement pas rares, que ce soit dans les niveaux en 3D ou ceux en 2D (car oui, ils y a des passages en 2D avec une vue de profil). C’est donc plutôt honorable même s’il faut vraiment prendre le coup. Au-delà de ces phases d’action, Super Lucky’s Tale propose des séquences de réflexion avec des statues à pousser sur des dalles précises. L’esprit familial est parfaitement respecté et c’est bien le principal.

Et justement, en parlant d’esprit familial, les graphismes sauront à même de charmer toute la smala. Dotés de différentes thématiques, ils sont très colorés et leur feeling cartoon sied à merveille à l’univers du jeu. On aurait vraiment aimé que le titre aille au-delà des 4 décors traversés mais l’aventure se rattrape par son ambiance, ses personnages amusants et ses musiques vraiment réussies. Un dernier mot enfin sur les bruitages qui s’accordent parfaitement à l’atmosphère mimi.

Conclusion du rédacteur : BON

Pour une trentaine d’euros, la Xbox One (quelle que soit la version de la console que vous possédez) propose un jeu de plateforme vraiment craquant et reposant. Même s’il n’est pas parfait (un peu court, maniabilité pas optimale), il n’en demeure pas moins charmant et offre un bon divertissement pour petits et grands. Lucky est un héros trop mignon et l’option « Xbox Play Anywhere » vous permet d’en profiter également sur PC si vous avez acheté la version dématérialisée. Même si ce n’est pas avec ce titre que la Xbox One X montrera ce qu’elle a dans le ventre, il faut souligner la qualité du patch 4K HDR qui donne encore plus de finesse et de contraste à l’ensemble.

Points positifs :

C’est mimi comme tout

C’est beau (encore plus sur One X)

Niveaux variés

Les musiques dans l’esprit cartoon

Certains artefacts bien cachés

Xbox Play Anywhere

Points négatifs :

Assez court

Sauts imprécis

Pas assez d’environnements

Chargements un peu longs

Quelques ralentissements

Éditeur : Microsoft – Développeur : Playful – Genre : Plateforme – Sortie : 7 novembre 2017 – Plateformes : XBOX ONE, PC