27 mai 2013

Xbox One : petite enquête - A quoi nous attendre ?

Dire que l'annonce de la Xbox One (et tout ce qui s'ensuit) est une catastrophe est un doux euphémisme. Contrôle de l'occasion, connexion permanente, zonage... On a tout entendu ou presque. J'en ai donc profité samedi pour faire un tour en ville et prendre la température auprès de plusieurs boutiques. Plus que de me concentrer sur les chaînes de magasins, je me suis concentré sur les petites enseignes, soit de toutes petites chaînes, soit des magasins privés. Samedi après-midi donc, je devais récupérer ma Game Boy (que j'avais déposé pour réparation) et une Game Gear quasi neuve (la mienne étant finalement morte, même en changeant les condensateurs). Plutôt à l'aise avec le gérant et lui-même sachant quel est mon métier, j'ai pu obtenir plusieurs informations. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela fait flipper...

Concrètement, ce magasin (et il en est probablement de même pour la grande majorité de ce type d'enseignes) a reçu un pré-contrat estampillé Microsoft et Xbox One. Ce document permet d'agréer ou non à la politique de Microsoft vis à vis de sa Xbox One. Jusqu'à là, rien de très scandaleux... mais on se rend vite compte de l'abus d'une telle pratique. En signant le document, le gérant accepte de suivre Microsoft et le contrôle de l'occasion qui en découle. Concrètement, lorsque vous achetez un jeu et que vous venez ensuite le vendre, le gérant doit passer par un logiciel/site connecté à Microsoft. Imaginons que vous avez acheté Forza 5 mais que celui-ci ne vous convienne pas. Vous le ramenez et là, le gérant, via ce système, indique à Microsoft que l'utilisateur disposant de tel gamertag a ramené son jeu. Résultat, le Forza 5 est supprimé du compte de l'utilisateur. A la rigueur pourquoi pas, mais ce système est une méthode purement et simplement liberticide dans la mesure où les joueurs et les magasins n'ont plus leur mot à dire. Par exemple, les joueurs peuvent dire simplement adieu à tous les systèmes de vente alternatifs (Ebay, Leboncoin, Trocante, etc.). Et en tant que gérant, c'est une catastrophe dans la mesure où la vente du jeu en question... va rapporter 10% du prix d'achat de base au magasin. 10%, une paille. 

J'ai alors demandé si le prêt d'un jeu pouvait être possible. Genre, vous avez un jeu qui est top méga cool et que vous voulez montrer à un ami. Et là, comme on a pu l'entendre partout, c'est oui... à condition que ledit joueur à qui vous rendez visite se connecte avec VOTRE compte. Autant dire que le prêt réel n'est plus possible, car une fois rentré chez vous, vous allez bien sûr récupérez votre compte pour profiter de votre machine. Et comme une super nouvelle n'arrive jamais seule, on apprend ce matin que la bécane sera zonée. Cela fait beaucoup avec le Kinect 2 obligatoirement branché et la connexion permanente (enfin, quasi mais c'est tout comme hein...). En effet, une fois que vous avez acheté un jeu et que vous l'avez inséré dans votre Xbox One, vous devez être connecté afin que le code inscrit sur le CD soit ajouté à votre console. Ce qui me vient à parler d'un autre détail qui m'a fait bondir, mais là rien n'est confirmé et ça paraît même plutôt bizarre. 

Un des gérants m'a certifié que le lecteur de la Xbox One était un lecteur Blu-Ray ... MAIS que les jeux sont sur de simples CD-R. Les données inscrites sur le disque ne contiendraient pas le jeu mais simplement le code devant être lié à la Xbox One. En clair, il m'a expliqué qu'après avoir lié le code à la console... le jeu s'installerait... après un téléchargement. Et là, ça me paraît tellement aberrant que ça ne peut pas être possible, ou alors le pire est à venir. Ça serait du dématérialisé (ou du cloud-gaming) déguisé... Ils ne sont plus à ça près et on peut même imaginer un système de téléchargement (dématérialisé donc) pour celles et ceux qui ont une bonne connexion et du cloud gaming pour les autres (avec 300 000 serveurs à travers le monde, y a un truc qui cloche... et pourtant, ça n'a mis la puce à l'oreille à personne pour le moment). 

Dans ces conditions, et par rapport à tout ce qui s'annonce... ce gérant a fait le tour de plusieurs boutiques pour aller voir d'autres gérants afin de se mettre d'accord sur la marche à suivre. Certains le suivent sans problème, d'autres sont plus secrets, si bien que naît un climat de suspicion du style "Si moi je ne le vends pas, et que lui la vend... " (ou le contraire). C'est donc un beau bordel qui s'annonce et l'un des gérants m'a même clairement dit qu'il mettrait en place une association si ces clauses liberticides de la part de Microsoft vont trop loin (et c'est déjà le cas), afin de faire jouer leurs droits, voire même utiliser la loi française et européenne en la matière. 

De leur côté, et parce que Sony n'a ABSOLUMENT rien envoyé comme document et ne semblerait pas suivre cette voie-là, ils espèrent tous que Sony va prendre la direction contraire de la firme de Redmond. Et très franchement, on les comprend...