Ride 4 : Sur sa lancée !

Dans l’univers de la moto, deux studios règnent en maître. D’un côté, on trouve les Parisiens de Kylotoon et la franchise TT Isle of Man qui s’appuie sur la célèbre course éponyme. De l’autre, l’ogre milanais, Milestone, s’est grimé en spécialiste de la discipline grâce à la licence Moto GP, aux dérivés comme MXGP et à la simulation Ride. En cette fin d’année 2020, cette dernière franchise signe son grand retour avec un quatrième épisode qui fleure bon la belle mécanique, la météo dynamique et les sensations de pilote. Souvent comparé à Moto GP, Ride n’a jamais fait l’unanimité malgré un contenu conséquent et une accessibilité de tous les instants. En attendant de le voir tourner sur les consoles de nouvelle génération, nous avons posé les mains sur la mouture PS4. Les nouveautés sont-elles à la hauteur ? Verdict dans les lignes qui suivent.

Ride, en tirant le trait, c’est un peu le Forza de la moto. Accessible tout en étant exigeant, la licence s’est souvent démarquée par une densité assez exceptionnelle et cet épisode ne déroge pas à la règle. Sur la trentaine de circuits disponibles, les joueurs peuvent enfourcher la bagatelle de 176 cylindrées et l’éditeur a déjà annoncé l’arrivée future d’extensions qui permettront de remplir son garage avec 81 bécanes inédites. Comme d’habitude, la modélisation a fait l’objet d’un soin extrême et on peut dire sans se tromper, que sur ce point, Ride 3 est battu. En ce qui concerne les modes de jeu, l’ensemble est plutôt classique avec de la carrière, de la course rapide, du contre-la-montre ou encore du multi assez basique (la stabilité est au rendez-vous mais les options sont maigres). Les développeurs ont toutefois ajouté un mode qui permet de profiter, au mieux, des nouveautés de cet épisode.


Endurer pour l’enduro


Pour cet épisode 2020, les courses d’endurance font leur apparition. Avec un nom pareil, vous vous doutez qu’il s’agit d’épreuves qui vont s’éterniser. Il est en effet possible de courir pendant un long moment (jusqu’à 24 heures !) et ce mode est une porte ouverte aux ajustements de gameplay de cette version. En effet, à l’image du dernier Moto GP, l’usure des pneus et la jauge de carburant sont pris en compte et il est donc indispensable de prendre en compte cet aspect plus que dans n’importe quel autre mode. L’endurance met aussi en lumière l’importance des arrêts aux stands et vous serez très vite en difficulté, avec des réactions totalement aléatoires de la moto, si vous faites n’importe quoi. Ride 4 a ainsi l’avantage de conserver le feeling de la série tout en allant lorgner du côté de Moto GP et le mélange des deux s’avère très efficace. D’autant que l’excellent système d’IA, baptisée ANNA, fait son comeback. C’est toujours plus agréable d’avoir des adversaires qui évitent de suivre un rail et adaptent leur comportement en fonction des évènements de course et de votre pilotage. D’ailleurs, en parlant de pilotage, Ride reste à l’image de ses prédécesseurs, c’est-à-dire une simu plutôt exigeante avec une importance donnée au transfert de masse. Gérer l’accélération et le freinage demande un petit temps d’adaptation, ce qui risque de gêner, au départ, les débutants.


Une carrière qui ne décolle pas


Avec tous ses bons points, Ride 4 aurait mérité de booster son mode principal mais Milestone a fait un choix qui risque de faire grincer quelques dents. C’est simple, le principe des magazines/journaux de Ride 3 a disparu et on se retrouve avec un système très austère basé sur des ligues régionales (Europe, États-Unis, Asie). Bien évidemment, le concept n’est pas inintéressant – même s’il est impossible de revenir en arrière une fois la ligue sélectionnée – mais on a vraiment l’impression d’enchaîner les courses et défis (certains sont plutôt cools d’ailleurs) sans motivation profonde. Alors que le studio milanais avait trouvé une idée innovante, voilà qu’il fait marche arrière et revient à un mode carrière ultra basique. Vraiment dommage, surtout que la mise en scène est inscrite aux abonnés absents. Sans rire, c’est quoi ces podiums ?


Une réal’ à chauffer


Il faudra voir ce que nous propose Ride 4 sur next-gen en janvier 2021. Pour l’heure, les graphismes sont très corrects et le tout est agréable à l’œil. Les effets sont réussis et la profondeur de champ est très honorable. On regrettera toujours les décors un peu vides et l’ambiance qui manque de pêche. Alors oui, on sait que c’est plutôt le cas dans la réalité mais il serait bon, parfois, d’aller au-delà de ce réalisme pour apporter de la vie, quitte à imaginer des éléments qui n’existent pas sur les vrais circuits. Par contre, et c’était demandé depuis un certain temps, la météo dynamique est enfin présente et vous obligera à adapter votre pilotage lorsque, soudainement, la pluie se met à tomber. On note d’ailleurs de véritables changements dans l’aspérité et ce sentiment d’adaptation à l’environnement est bien amené. Assurément un bon point !

VERDICT : BON

Ride 4 est un jeu de moto qui offre de bonnes sensations. La réalisation d’ensemble est convaincante et les développeurs de Milestone ont eu la bonne idée d’incorporer des courses d’endurance mettant en lumière l’usure des pneus et la gestion du carburant. En revanche, on ne peut que constater la pauvreté du mode carrière (là où Ride 3 innovait) et l’absence d’un véritable gap visuel par rapport à son prédécesseur. Entre bons côtés et décisions plus étranges, ce quatrième épisode a toutefois le mérite d’être assez dense et devrait donc ravir les amateurs de simu.


Points forts :

30 circuits, 176 motos
Une réalisation correcte
Le système ANNA
Les courses d’endurance
Gestion des pneus et du carburant
Météo dynamique (enfin !)

Points faibles :

La politique de DLC payants
Décors trop vides
Mode carrière pas motivant pour un sou
Pas de multi en écran splitté

Éditeur : Milestone – Développeur : Milestone – Genre : Course – Date de sortie : 8 octobre 2020 – Plateformes : PS4, PC, One
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