Monster Energy Supercross 4 : Oh, le gadin, le gadin

Passé sous l’égide de THQ Nordic, le studio italien Milestone poursuit sa conquête des jeux de moto à un rythme effréné. Après MXGP 2020, Moto GP 2020, Ride 4, c’est au tour de la quatrième itération de Monster Energy Supercross de débarquer sur les plate-formes du moment. Testé sur PlayStation 5, le titre affiche de belles promesses et montre des qualités plus marquées que son prédécesseur. On a ainsi enfourché notre cylindrée pour retrouver les sensations des pilotes fonçant sous le crépitement des flashs et des effets pyrotechniques. Pour un plaisir décuplé ?


Monster Energy Supercross 4 est un jeu de moto certes, mais c’est surtout une simulation de moto-cross. Comprenez par là qu’il faut oublier (en partie) les longues évasions à travers la nature. Ici, le gros des courses se déroule dans des stades survoltés répartis sur l’ensemble du territoire américain. Première constatation, bien que la saison 2021 batte son plein, il faut se contenter des licences (pilotes, pistes et écuries) de l’année dernière, ce qui ne manquera pas de chagriner les puristes. Mais que ces derniers se rassurent, le titre de Milestone a quelques atouts sous son carénage.


Hey mais ça tape visuellement

Sur PlayStation 5, Monster Energy Supercross 4 fait preuve d’un certain caractère. On ne va pas vous mentir en disant que les tracés sont hyper variés (en même temps, dans des stades, c’est toujours plus difficile de marquer la différence) mais les développeurs ont bien bossé ! L’ambiance de la discipline est bien retranscrite avec ses effets pyrotechniques plutôt réussis. La physique des différentes surfaces est assez réaliste et on prend un certain plaisir à évoluer dans un environnement fait de crépitements de flashs et des hurlements du public. Bien sûr, ce n’est pas avec un jeu de cette envergure que les consoles next-gen vont être mises au sol mais il faut saluer l’effort. Ce quatrième volet a aussi le mérite, en tout cas sur les machines next-gen, de tourner à 60 images par seconde sans aucun ralentissement.


Entre arcade et simu

Pour le gameplay, les protégés milanais ont gardé les fondamentaux du précédent épisode. Mêlant arcade et simulation, Monster Energy Supercross 4 demande néanmoins un long apprentissage pour soigner ses trajectoires. Le freinage et les sorties de courbe sont primordiaux pour espérer garder une bonne place parmi les concurrents. Sur PlayStation, la Dual Sense fait qu’on ressent parfaitement le poids de la moto et c’est un véritable régal de doser l’appui sur les touches latérales de la manette pour effectuer les dérapages adéquats. On reste néanmoins sur notre réserve en ce qui concerne la réception au sol lorsque notre moto s’élève à plusieurs mètres dans les airs pour retomber violemment. Il y a un aspect robotique dans l’animation qui mérite d’être amélioré. Il en va de même pour les figures assez anecdotiques. Par ailleurs, l’utilisation du corps du pilote est perfectible et c’est souvent rageant de voir ce dernier bringuebaler aux quatre vents à cause d’une physique peu réaliste. Et ça, ça pose un vrai problème…


C’est quoi cette difficulté !?

Pour une raison qui nous échappe, les développeurs ont eu un mal fou à régler la difficulté du jeu. C’est bien simple, même en facile, il n’est pas rare de se retrouver dans les dernières places ! Parfois, le jeu donne l’illusion d'une certaine maîtrise pour ensuite nous plonger à quelques mètres de la fin de la course. C’est comme si les pilotes adverses décéléraient et accéléraient au moment voulu pour nous faire rager ! Certes, le gameplay est assez technique et l’entraînement est indispensable pour performer mais ce n’est pas normal que les pilotes adverses semblent intouchables ou presque. On profite parfois de quelques gamelles des concurrents pour reprendre une place ou deux mais le programme nous ramène toujours à la réalité : douloureuse et implacable. Cela aurait pu être accessible au plus grand nombre si l’option de rembobinage (hop, on se gamelle, on revient en arrière et on repart) n’était pas limitée ! En effet, celle-ci est liée à une jauge qu’on doit recharger pendant la course – grâce au pilotage, figures, etc. – mais elle n’est utilisable que TROIS fois ! Cela pourrait convenir dans le cadre d’un jeu à la difficulté parfaitement réglée mais pas là, le plaisir de la conduite se transforme en frustration car la moindre gamelle se paye cash ou presque. Par moments, c’est vraiment à se demander si les pilotes adverses n’ont pas de la nitro sous le derrière ! C’est dommage car ça plombe la motivation.


Un mode carrière plus intéressant

C’est d’autant plus regrettable que le mode carrière a subi quelques changements. Désormais, entre chaque épreuve, il est possible de participer à des défis de différentes natures et ces derniers se déroulent en plein air, ce qui apporte une certaine variété à la progression du joueur. Fonctionnant avec un système de performance à étoiles (une, deux ou trois étoiles), ces challenges offrent une bonne manière de progresser. On peut également souligner l’apparition d’un arbre de compétences visant à améliorer certains aspects du pilotage. Dans la façon de négocier les virages, de freiner, d’effectuer les figures ou dans le contrôle global de l’engin, la différence est palpable à mesure que l’on évolue dans ce mode. C’est en ce sens qu’il ne faut rien lâcher et parfaire son apprentissage en débutant au bas de l’échelle. Le jeu est difficile mais il propose aussi une marge de progression qui rassure au fil des épreuves. Tout dépendra donc de votre degré de patience. En ce qui concerne les autres modes de jeu, le complexe est un endroit en plein air pour piloter votre bécane en toute liberté et il est possible d’accéder à un championnat, à des épreuves, de s’amuser avec d’autres pilotes en ligne ou bien de créer son circuit. L’ensemble manque quand même de folie, c’est très classique et c’est un peu le sentiment global que l’on retient de l’expérience. Ce n’est pas un mauvais jeu mais il aurait vraiment besoin d’un patch pour doser sa difficulté. Les amatrices et amateurs de la discipline devraient toutefois être conquis car cet épisode est supérieur au précédent.


VERDICT DU RÉDACTEUR : CORRECT


Agaçant. Monster Energy Supercross 4 affiche de belles qualités mais sa difficulté ubuesque fait que le plaisir a tendance à s’estomper au profit de la frustration. Bien évidemment, les joueurs adeptes de la discipline passeront outre et parviendront, au fil des entraînements, à coiffer aux poteaux les concurrents adverses. Mais pour les autres, tant bien même qu’il existe un arbre de compétences et une marge de progression importante, cet apprentissage va se montrer douloureux. L’idée du rembobinage limité n’est pas mauvaise mais l’utilisation du dispositif est beaucoup trop punitive. Certains ne seront peut-être pas d’accord mais c’est pourtant un fait : on s’énerve ! Un patch permettrait de régler ce souci, ce qui ne serait pas une mauvaise chose car le jeu, bien que très classique (et un peu fade), est dans l’ensemble plutôt correct.

Points positifs :
  • L’ambiance
  • Belle réalisation
  • Le 60 fps constant sur next-gen
  • Pas mal de modes de jeu
  • Les gâchettes haptiques
  • Les sensations
Points négatifs :

  • Difficulté très mal dosée
  • Pas d’écran splitté
  • Animations parfois un peu robotiques
  • Un peu fade tout ça quand même

Éditeur : Milestone / Développeur : Milestone / Genre : Moto-cross / Date de sortie : 11 mars 2021 / Nombre de joueurs : 1 / PEGI : 3 / Supports : PC, PS5, PS4, Xbox One, XSX, XSS
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