Final Fantasy Pixel Remaster : Une trilogie dans l’air du temps

Alors que l’édition Intergrade de Final Fantasy VII vient de nous passer entre les mains, c’est au tour de la première trilogie de faire son come-back. Revus et corrigés, ces Final Fantasy Pixel Remaster ont pour objectif de faire découvrir les origines de la saga sous un meilleur jour. Disponible sur mobiles et Steam, cette itération propose des graphismes entièrement redessinés en pixel art, une bande-son réorchestrée sous la supervision de l’inénarrable Nobuo Uematsu et une ribambelle d’options supplémentaires. C’est donc sous un nouveau jour que se livrent Final Fantasy I, II et III. Suffisant pour recraquer une énième fois ? 



Pour commencer, il ne faut pas s’attendre à une révolution. Les trois épisodes de Final Fantasy gardent leur substance d’origine et reposent sur des bases vidéoludiques qui pourront sembler périmées pour de nombreux joueurs. Il ne faut pas l’oublier, on parle de titres sortis il y a plus de trente ans. Mais les réadaptations parues sur certaines consoles – notamment portables – ne sont pas des plus accessibles financièrement, donc c’est une approche astucieuse pour s’essayer à ces grands classiques de la fin des années 1980, début 1990.



Dans son jus scénaristique


Par leur âge, Final Fantasy I, II et III distillent des trames assez classiques. Le premier relate les péripéties de jeunes gens, appelés à devenir les Guerriers de la lumière, qui luttent contre un sorcier maléfique afin de restaurer le pouvoir des cristaux et sauver le monde. Final Fantasy II, quant à lui, tente d’aller plus loin en enrichissant l’expérience par les rencontres. Ainsi, quatre jeunes orphelins se retrouvent au cœur d’un conflit (opposant l’empire de Palmécia et l’armée rebelle) et vont faire équipe avec des compagnons rencontrés en route pour ramener la paix. Pour terminer, Final Fantasy III, sorti en 1990, suit là aussi de jeunes orphelins qui ont pour mission de rétablir l’ordre par le prisme des cristaux. L’ensemble est donc très manichéen, mais il est important de rappeler qu’on se trouve en présence des trois épisodes parus sur Famicom/NES. Pour Final Fantasy IV et la Super Nintendo, il faudra attendre le mois de septembre.


Toujours efficace


Sous leurs airs de naphtaline, ces premiers Final Fantasy montrent, à qui veut l’entendre, qu’ils étaient particulièrement en avance sur leur temps – ou, du moins, aussi efficace que le rival de l’époque, Dragon Quest. Le gameplay demeure classique avec ses discussions avec les PNJ et ses combats au tour par tour, mais on passe un agréable moment à jongler entre exploration sur la carte, balades dans les villages et affrontements. Selon l’épisode, les mécaniques changent et il faut donc s’adapter aux multiples approches. Le premier volet est, bien évidemment, celui qui reste le plus simple sur ce point. Vient ensuite sa suite avec son système très particulier de stats et le troisième opus avec l’apparition des jobs (métiers). La difficulté sera peut-être un peu abrupte pour les novices, mais on finit par s’adapter et cette trilogie est l’occasion de profiter du remaniement visuel et sonore. Pour cette remastérisation, Square-Enix a fait appel aux développeurs des originaux pour remodeler les sprites, adapter les environnements aux écrans HD, améliorer les effets spéciaux, etc. L’ensemble est plutôt réussi, même si certaines voix estiment que les personnages étaient mieux avant. Les goûts et les couleurs… En revanche, les musiques d'origine, déjà somptueuses, prennent une nouvelle dimension avec des remix de toute beauté supervisé par Uemasu. Le rendu est tout simplement exceptionnel et c'est sans doute l'une des plus grandes réussites de ces remasters.


Et sinon, à part ça ?


Ben, pas grand-chose justement. Alors qu’on pouvait s’attendre à des bonus type making-of ou des interviews vidéo, ces Final Fantasy Pixel Remaster ne propose rien de tout cela. On peut certes écouter les musiques via un lecteur ou encore admirer le bestiaire, mais c’est assez léger. Côté jeu, il est possible de sauvegarder à tout moment, d’enclencher des combats automatiques et l’interface globale a été considérablement améliorée. On peut également accélérer les joutes pour les plus impatients. En somme, il n’y a rien de foufou, mais avec ces nouvelles itérations, Square-Enix souhaite que les joueurs retrouvent les plaisirs d’antan sans dénaturation. Un parti pris qui ne conviendra pas à tout le monde, mais qui se montre des plus convaincants.

VERDICT : BON

À force de voir passer des remastérisations des premiers FF dans tous les sens, il est évident que le public devient méfiant, et ce n’est pas mentir que nous avions quelques réticences avant de toucher à ces Pixel Remaster. Eh bien, nous nous sommes bien plantés. Si les bonus sont absents, cette trilogie retravaillée est très agréable et propose l’expérience d’antan, mais avec des musiques et des visuels revisités. Parfait pour cultiver sa fibre vidéoludique et revenir aux bases du jeu de rôle console à la japonaise.


Points positifs :

Les musiques réorchestrées sous la supervision d’Uematsu

Gap visuel agréable

Trois jeux efficaces

Entièrement en français (même le III)


Points négatifs :

Ajouts très légers (musique, bestiaire…)

Des choix d’ergonomie discutables parfois

Le système de FF II est particulier

Éditeur : Square-Enix / Développeur : Square-Enix / Genre : RPG / Date de sortie : 29 juillet 2021 / Nombre de joueurs : 1 / PEGI : 16 / Supports : Mobiles et Steam
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