29 mai 2022

De Super Mario World à Yoshi's Island, découvrez les coulisses des deux hits de la Super Nintendo !

Malgré l'actualité plus légère des mois d'avril et mai, mon emploi du temps reste toujours bien chargé. Entre mes news quotidiennes du lundi et les tests sur JV, le dossier rétro du mois sur Jeux Vidéo Magazine, le mook de Pix'n Love ou les projets d'Omaké Books - notamment la sortie de Génération SEGA Vol. 2 en août prochain - mes semaines sont bien remplis ! Pour autant, dès que j'ai un petit moment, une petite respiration, j'aime rédiger des dossiers making of et ça faisait un moment que je voulais revenir sur la création de Super Mario World et Yoshi's Island. J'ai profité de quelques heures pour écrire ce papier et je me permets de vous le proposer en lien sur ce blog.

Bonne lecture !



18 mai 2022

Kirby et le Monde Oublié : Un bonbon sucré sur Nintendo Switch !

 

1989. Masahiro Sakurai a 19 ans lorsqu’il est embauché chez HAL Laboratory, un studio japonais alors en parfaite harmonie avec Nintendo. À son arrivée, il s’aperçoit que l’entreprise est désireuse de nouveaux concepts et il se met à plancher sur la création d’un petit personnage simple à dessiner, rondouillard et ressemblant à un « ballon de baudruche ». Sakurai souhaite en effet un héros capable de rebondir et se gonfler d’air et il se met alors à réfléchir à l’élaboration d’un jeu de plate-forme destiné aux enfants. En mai 1990, il prépare un document qui deviendra la base de son futur titre : Twinkle Popo. Le jeu Game Boy, réalisé avec une Twin Famicom, un trackball artisanal (une sorte de souris surmontée d’une boule) et un logiciel conçu sur mesure appelé Game Maker, deviendra le célèbre Kirby Dream Land, le nom de Kirby ayant été proposé par Nintendo of America. La suite de l’histoire, on la connaît : Kirby va devenir un personnage emblématique de l’univers Nintendo et donner vie à une série qui va traverser les générations.

 

Quand on s’intéresse à l’histoire des jeux Kirby et à l’appréciation du public, on découvre que la licence est appréciée, mais qu’elle n’a pas le retentissement de certaines franchises de Nintendo. Kirby est souvent catalogué comme un personnage enfantin et héros de jeux à la difficulté peu relevée. Et pourtant, quand on se penche sur le catalogue des titres de la série, on découvre des jeux absolument magistraux sur le plan de la direction artistique ou des idées de gameplay. Par exemple, il est difficile de ne pas penser au formidable Kirby : Au fil de l’aventure qui est sorti sur Wii puis, plus tard, sur Nintendo 3DS. Mais en parallèle de cela, on trouve des aventures peu inspirées et franchement passe-partout qui font qu’on a l’impression de jouer toujours au même jeu. Nintendo avait tendance à se reposer un peu sur ses lauriers ces derniers temps et on se demandait à quelle sauce allait être mangé le rondouillard rose sur Nintendo Switch pour sa deuxième apparition (après un Star Allies mi-figue mi-raisin). Et puis, sans crier gare, le nouvel épisode est arrivé et il nous a totalement séduit.

 

UN KIRBY BIEN PLUS AMBITIEUX

Alors que Kirby s’éclate avec son étoile sur la Planète Pop, il est soudainement aspiré par un trou noir qui gobe toutes les créatures. Téléporté dans une dimension parallèle, il se réveille sur une plage, le visage dans le sable, et découvre un nouveau monde. Et là, c’est la claque ! Terminé les niveaux minuscules et sur un seul plan, Kirby peut désormais se déplacer en toute liberté dans un environnement bien plus ouvert que dans le passé. Après une petite phase d’entrainement, notre chère guimauve débarque dans un hôtel délabré et se surprend à gober une voiture en tentant de se défendre. S’ensuit une escapade automobile ultra fun avant que ne démarre une chanson entièrement en français ! Indéniablement, avec le Monde Oublié, la saga Kirby a passé un cap et se veut bien plus ambitieuse qu’auparavant. Avec cet univers qu’on croirait tout droit sorti d’une dimension cartoonesque de The Last of Us (la nature a repris ses droits sur les vestiges humains), le jeu nous happe dès la première seconde. Mais à ce moment-là, on est à mille lieux de se douter des incroyables trouvailles qui nous attendent…

DES WADDLE DEES À LA PEINE

Dès votre arrivée sur cette étrange planète, vous comprenez que vous êtes là pour sauver les nombreux Waddle Dee emprisonnés. Kirby et le Monde Oublié reprend les idées des précédents épisodes, mais mise sur une foule de concepts inédits. Le gourmand peut ainsi s’emparer des pouvoirs de ses ennemis en les gobant, mais il est désormais amené à se métamorphoser en objets totalement insolites, répondant à des mécaniques de gameplay géniales. Ainsi, outre les phases automobiles en voiture (avec des parcours parfois chronométrés), notre ami rosâtre peut se grimer en plot de chantier (il se retourne et fracasse le sol ou des canalisations), se gonfler d’eau pour devenir gigantesque (et ensuite recracher le précieux liquide), devenir aussi léger qu’un avion de papier pour foncer à travers des dédales labyrinthiques, s’illuminer de tout son être pour éclairer la piste ou carrément prendre la forme d’un monte-charge. Cette notion de « transmorphisme » est absolument géniale et vient dynamiser la progression des niveaux de fort belle manière. En tout, on dénombre une bonne dizaine de transformations délirantes et c’est véritablement un des atouts charme de cette production. Parmi les nouveaux pouvoirs, on recense également des aptitudes inédites, comme le fait de creuser le sol avec la Foreuse ou la capacité d’user du tromblon avec la fonction Explorateur. Kirby et le Monde Oublié est une oasis de fraîcheur, de bonnes idées et de situations toutes plus originales les unes que les autres. Et la force du jeu, c’est que tout cet ensemble est enveloppé dans un gros bonbon ! 

UN MONDE À RECONSTRUIRE

Kirby et le Monde Oublié reprend ainsi le principe du hub (une place centrale, en l’occurrence un village) donnant accès à différents biomes composés de plusieurs niveaux. On s’amuse ainsi à arpenter chacun des stages en récoltant des pièces, en découvrant les zones secrètes et en sauvant les Waddle Dees emprisonnés, qui servent ensuite à ouvrir le passage menant au boss. Comme il faut un certain nombre de Waddle Dees pour accéder au gardien des lieux, le joueur est poussé à explorer chaque zone de fond en comble pour obtenir le 100% et ainsi débloquer tous les défis proposés. En plus d’être très nombreux, ils sont souvent ingénieux et offrent une replay-value très intéressante. Cela peut aller d’un boss à vaincre avec un certain type d’aptitude à un défi chronométré en passant par des choses plus loufoques, comme le fait de grimper à plusieurs reprises sur des bus, de faire éclore des fleurs ou de débusquer des sculptures de glace. Chaque niveau est un hymne à l’exploration et on s’amuse à fouiller pour trouver des objets ou zones cachés. En parallèle de cela, les étoiles servent de monnaie locale et viennent s’associer à des cristaux que l’on trouve dans des stages bonus indiqués par une faille dimensionnelle sur la carte (map qui détient, elle-même, des zones bonus secrètes !). Muni de tout cet attirail, le joueur peut ensuite se rendre au village (évolutif dans le sens où la progression dans l’aventure fait apparaître de nouveaux bâtiments) pour augmenter la puissance des aptitudes, renforcer sa barre de vie, s’essayer à différents mini-jeux – dont le très drôle service de livraison – ou se livrer aux combats de l’arène. Kirby et le Monde Oublié est un titre extrêmement généreux et qui a, en plus, le mérite d’être l’un des jeux les plus aboutis de la Nintendo Switch. Oui, rien que ça !

TERRE DE CONTRASTE ET DE COULEUR

Dans la plupart des jeux vidéo, et encore plus quand il s’agit de plate-forme, on a tendance à retrouver toujours les mêmes poncifs visuels : la forêt, la montagne, le désert, la zone aquatique, etc. Dans Kirby et le Monde Oublié, on retrouve un peu de tout ça, mais la diversité proposée par les développeurs est une leçon à filer à pas mal de studios. En effet, grâce à ce concept de monde abandonné (et rappelant The Last of Us), Kirby et le Monde Oublié verse parfois dans un esprit post-apocalyptique et peut ainsi élargir le type de niveaux traversés. Après la forêt, on va ainsi se balader dans une ville en ruines, mais sublimée par une nature luxuriante, avant de s’enfoncer dans une galerie commerciale pour ensuite se rapprocher de la zone côtière et même d’un parc d’attraction. À chaque niveau son idée ! Cela rappelle un certain Super Mario Galaxy et la formule de Kirby s’adapte parfaitement à cette approche. Les musiques sont en plus très entrainantes, les bruitages sont craquants et il y a plein de petits détails qui forcent l’admiration (les pas dans la neige, les multiples animations contextuelles, la qualité des effets pyrotechniques…). La Nintendo Switch démontre, une nouvelle fois, qu’il n’y a pas forcément besoin d’être équipé des dernières technologies de pointe pour en mettre plein les mirettes ! Avec mon gamin de sept ans, on a eu le plaisir de le faire de bout en bout à deux en coopération (l’une de ses autres grandes forces) et on s’est tout simplement éclatés ! Ce jeu est génial, drôle, inventif, beau à en pleurer et il s’agit sans nul doute d’un des meilleurs épisodes jamais sortis. Un bonbon, une guimauve, un marshmallow à dévorer au plus vite !

FANTASTIQUE !

Il y a des signes qui ne trompent pas. Après avoir terminé le jeu avec son padre, mon fils de 7 ans a relancé sa propre partie pour redécouvrir les niveaux et tenter de débusquer tous leurs secrets. Kirby et le Monde Oublié est remarquable d’ingéniosité et son concept de transmorphisme apporte un fun immédiat aux différentes situations rencontrées. Entièrement jouable en coopération et rempli de défis et mini-jeux, le titre de Nintendo propulse la boule rose dans une nouvelle dimension. Cette fois, on ne pourra plus dire que le personnage est en retrait de Mario ou Yoshi. Une oasis de fraîcheur à découvrir et redécouvrir avant, pendant et après l’été !

 

Points positifs :

Un monde bien plus ouvert et riche qu’auparavant

Des niveaux variés et très ingénieux

Des trouvailles excellentes

Les défis et le village évolutif

Une réalisation (graphismes, musique, animation…) fabuleuse

Le concept du transmorphisme

La coopération !


Points négatifs :

On voudrait plus de mondes

Certains niveaux un peu trop « ligne droite »

 

Éditeur : Nintendo / Développeur : HAL Laboratory / Genre : Action-Plate-forme / Date de sortie : 25 mars 2022 / PEGI : 3 / Support :  Nintendo Switch

17 mai 2022

Sélection des meilleurs jeux Tortues Ninja

Alors que le studio Tribute Games prépare un Shredder's Revenge ultra prometteur, j'ai eu envie de revenir sur les meilleurs jeux mettant en scène les chevaliers d'écaille et de vinyle. Et avec une large sélection de titres, le constat est sans appel : les titres les plus emblématiques sont sortis durant les années 1980 et 1990. Si on recense quelques jeux sympathiques sur PlayStation 2, Gamecube, Xbox ou encore Game Boy Advance, les meilleures aventures des Teenage Mutant Hero Turtles (et oui, dans la plupart des pays d'Europe, le terme Ninja a été remplacé par le mot Hero jugé moins violent) se trouvent sur les consoles 8 et 16-bits. Publiée sur JV, cette sélection de sept titres est un voyage dans le temps avec des œuvres qui font remonter d'innombrables souvenirs. Bonne lecture !

7 mai 2022

Mario Kart 8 Deluxe : Que valent les nouveaux circuits ?


À l’image de Grand Theft Auto V, Mario Kart 8 est un peu le jeu qui passe régulièrement dans l’essoreuse de Nintendo. Après une première carrière sur Wii U, le titre a été remis au goût du jour sur Switch et beaucoup s’attendait que la firme de Kyoto annonce un nouvel épisode. Au lieu de cela, Big-N a préféré capitaliser sur le succès de ce huitième volet canonique en intégrant des personnages inédits et de nouveaux circuits ! Ce ne sont ainsi pas moins de 48 pistes qui vont débarquer entre ce printemps et fin 2023. La première salve est arrivée il y a quelques semaines et on peut faire le point sur l’intérêt de ces tracés.


Pour la somme de 24,99 euros, les possesseurs de Mario Kart 8 Deluxe vont pouvoir agrémenter leurs joutes multijoueur (ou solo) de près d’une cinquantaine de nouveaux circuits ! Chacune de ces pistes provient d’un ancien épisode de la série, qu’il soit récent ou hérité de l’ère Super Nintendo, Gamecube, DS ou encore Wii. Faisons le tour !

 

Promenade à Paris

Ah, Paname, ces lieux culturels emblématiques, sa Tour Eiffel, ses embouteillages monstre (merci Hidalgo) et son cadre historique ! La capitale française reste toujours aussi majestueuse et c’est donc avec un plaisir immédiat que les Provinciaux (et les autres) pourront profiter de cette virée citadine. De la Tour Eiffel à la Place de la Concorde en passant par l’Arc de Triomphe, ce tracé est un cliché super fun de notre bon vieux pays avec son accordéon et son saucisson (non, je rigole pour ce dernier). Un circuit assez cool avec ses vastes avenues et son Champ-de-Mars provenant de l’épisode smartphone Mario Kart Tour. À découvrir !

Circuit Toad

Issu de Mario Kart 7 sur Nintendo 3DS, le Circuit Toad est un tracé qui rappelle les grands standards sur bitume de la série. Avec ses routes assez larges, elle est le compagnon idéal pour des dérapages maîtrisés. Convenant parfaitement aux débutants, il n’est guère surprenant, mais offre de petits passages sympathiques comme les tremplins pour s’envoler. Rappelant le Circuit Luigi de Mario Kart Wii ou le Luigi Raceway de la Nintendo 64, voilà une piste classique, mais efficace !


Montagne Choco

Toutes celles et ceux qui ont fait Mario Kart 64 ne peuvent que se souvenir de cette piste montagneuse aux éboulements meurtriers. Prenant place au cœur de falaises escarpées, la Montagne Choco est reconnaissable à ses longues routes sinueuses. Un dérapage mal maitrisé, un virage pris un peu trop à la corde et c’est le gadin assuré ! Ils ont d’ailleurs intégré un simili-effet brumeux (le fameux fog de la Nintendo 64) pour recréer l’ambiance de l’original. Drôle, technique et culte !

Supermarché Coco

L’un des meilleurs circuits de Mario Kart Wii fait son come-back ! Avec sa musique entrainante (d’ascenseur dirons certains), ce tracé prend place au cœur d’un supermarché et offre une variété agréable. Après un passage sur bitume, le joueur fonce sur des escalators avant de s’enfoncer dans le sous-sol de l’établissement. Entre virages endiablés et obstacles nombreux (les voitures en fin de parcours !), ce circuit est tout simplement génial ! Le retrouver est donc un immense bonheur !

Traversé de Tokyo

Mario Kart Tour est de retour ! (et en plus, ça rime !) Comme son nom l’indique, cet épisode smartphone s’imprègne de plusieurs pays et le Japon n’a, bien sûr, pas été oublié ! D’Akihabara (Akiba) à Shinjuku en passant par Ginza, la Traversée de Tokyo revisite la célèbre capitale nippone ! On profite des lieux emblématiques de la célèbre fourmilière comme la Tour de Tokyo ou le très classe Rainbow Bridge ! Tout pour voyager sans quitter son canap’ !


Corniche Champignon

Cette fois, on part en direction de la Nintendo DS avec l’excellent Mario Kart DS ! La Corniche Champignon est un tracé dans la veine d’un Circuit Toad. Il n’y a rien de foufou dans sa construction et le décor se résume à du bitume, un peu de verdure et des ponts. L’intérêt du circuit réside dans sa circulation qui fait office d’obstacle ambulant et qui peut être un sérieux frein à votre progression. Entre virages prononcés et gros dénivelés, voilà une piste champêtre sympathique, mais pas inoubliable. 

Jardin Volant

Tiré de Mario Kart : Super Circuit sur Game Boy Advance, Jardin Volant est l’un des grands classiques de la cartouche ! Il s’agit d’un tracé champêtre (avec des fleurs épitou épitou) se déroulant dans les nuages. Il faut négocier des virages serrés et ses dérapages sous peine de faire une chute libre. Assez simple au premier abord, ce circuit est en réalité assez technique avec ses chemins étroits et son dénivelé prononcé. Une gamelle et c’est coton pour rattraper ses adversaires. Alors autant faire quelques tours d’entrainement avant de se lancer !

Dojo Ninja

Et hop, un troisième tracé Mario Kart Tour ! Oui, oui, Nintendo aime son jeu smartphone et ce circuit Dojo Ninja le confirme. En vrai, c’est assurément l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur parcours de cette première salve de nouvelles pistes ! Outre l’ambiance japonaise exquise, ce circuit surprend par sa variété et ses obstacles. À l’inverse d’un Circuit Toad, il est beaucoup plus sournois avec ses routes étroites, ses plate-formes mobiles, ses embranchements divers, ses ravins… On en redemande et le retrouver sur Nintendo Switch, via Mario Kart 8 Deluxe, est une super idée !


BON

Si toutes les pistes avaient la teneur du Dojo Ninja, cette première salve de nouveaux circuits pour Mario Kart 8 Deluxe aurait été indispensable. S’il faut avouer que la plupart des tracés valent le détour, ne serait-ce que par les souvenirs qu’ils font remonter à la surface, tous ne sont pas inoubliables. La Corniche Champignon et le Circuit Toad sont, à mon sens, au-dessous du lot. À l’inverse, les retrouvailles du Supermarché Coco, du Jardin Volant et de la Montagne Choco sont un vrai régal, tout comme la découverte des circuits issus de Mario Kart Tour. Dans l’ensemble, c’est donc positif, mais il faut espérer que la seconde salve proposera des circuits avec un peu plus de surprises, comme le Dojo Ninja.

 

Points positifs :

Le Supermarché Coco de retour !

Les trois pistes héritées de Mario Kart Tour sur mobile

L’atmosphère de la Montagne Choco

Balade bucolique au Jardin Volant

Le Dojo Ninja, tellement bien !

 

Points négatifs :

Manque de folie avec Circuit Toad et Corniche Champignon

 

Éditeur : Nintendo / Développeur : Nintendo / Genre : Course / Date de sortie : 18 mars 2022 / PEGI : 3 / Support :  Nintendo Switch

6 mai 2022

GTA V - GTA The Trilogy : Que vaut la série de Rockstar en 2022 ?


Avec son succès stratosphérique et ses 350 millions d’exemplaires vendus dans le monde, Grand Theft Auto est aujourd’hui l’une des œuvres culturelles les plus célèbres du XXIème siècle. Née d’un prototype au sein de DMA Design en 1996, la série a connu deux épisodes avant de mettre tout le monde d’accord avec GTA III et son univers 3D à tomber à la renverse. La saga a ainsi évolué jusqu’au cinquième épisode canonique et se repose désormais sur ce seul et unique opus depuis 2013. Le studio Rockstar a subi de multiples changements et il va falloir être patient, sans doute encore quelques mois, avant qu’un hypothétique sixième volet se montre. En attendant, Rockstar a fait patienter son public en livrant une trilogie des trois premières itérations époque 128-bits, mais aussi en profitant de la nouvelle génération pour ressortir une version boostée de GTA V. Après quelques semaines à arpenter ces nombreux jeux, on peut faire un point avec suffisamment de recul sur l’intérêt de ces versions 2.0.



Pour commencer, on va bien évidemment aborder le cas de GTA : The Trilogy – The Definitive Edition. Montré du doigt à sa sortie à cause de problèmes multiples, le jeu a été corrigé par plusieurs mises à jour et se montre désormais un peu plus à son avantage. La compilation réunit Grand Theft Auto III, Grand Theft Auto : Vice City et Grand Theft Auto : San Andreas. Le joueur profite ainsi d’un gameplay optimisé dans des univers différents. De tous les épisodes disponibles, GTA III est le plus ancien et il a évidemment vieilli. Toutefois, les développeurs sont parvenus à sublimer le rendu originel en améliorant tous les effets de lumière, la qualité des textures et l’affichage global. Le champ de profondeur est bien plus prononcé que dans le jeu de 2001 (vous vous souvenez de ce fameux brouillard ?) et les couleurs ressortent mieux. Alors certes, la carte peut paraître assez petite par rapport à tout ce qui se fait aujourd’hui, mais l’ambiance et le scénario sont toujours aussi accrocheurs. GTA III, c’est un peu le bon vieux pote que l’on retrouve, avec ses quelques défauts et ses grandes qualités. Il y a un côté cartoon plutôt sympa également, même si la modélisation de certains personnages a pris cher. Mais il est nécessaire de préciser qu’il s’agit d’un remaster (et non d’un remake) et que l’éditeur a été un peu au-delà d’un simple relifting en 4K. Le gameplay profite lui aussi d’une optimisation non négligeable.

DANS L’AIR DU TEMPS ?

Il suffit de reprendre en main les premiers épisodes de l’ère PS2/Xbox pour s’en apercevoir : ils sont extrêmement rigides ! Bien conscient du problème, les développeurs de Grove Street Games ont essayé d’atténuer les affres du temps en rendant la conduite des véhicules plus souple et en intégrant une roue de sélection des armes, fluidifiant ainsi les scènes d’action. À l’inverse, même si celles-ci ne manquent pas de panache, elles restent encore ancrées dans une époque révolue – surtout pour le premier épisode et Vice City. Est-ce que l’expérience en souffre ? Pas le moins du monde. Chaque itération propose une ambiance qui fait que l’on replonge aussitôt. Impossible de ne pas fondre à nouveau en parcourant GTA III et son atmosphère mafieuse rappelant le Parrain, les Soprano ou encore les Affranchis. Vice City, quant à lui, est incroyablement immersif grâce à son ambiance à la Scarface avec le bon son des années 1980. Pour terminer, San Andreas lorgne plus du côté gangsta et d’évènements historiques comme l’épidémie de crack qui a sévi aux États-Unis ou les émeutes de Los Angeles en 1992. Ce qui est fort avec cette trilogie, c’est que chaque œuvre transporte le joueur dans des ambiances totalement différentes et l’écriture est telle qu’on ne décroche pas.

Du côté des options visuelles, le joueur peut sélectionner les modes fidélité ou performances. Vu le peu de différences entre les deux, il est préférable de choisir le dernier pour avoir une animation en 60 images par seconde tout en conservant la résolution 4K. En ce qui concerne la direction artistique, il faut avouer qu’il y a quelque chose de « Simpsonesque » dans le graphisme qui rappelle le jeu Hit and Run. Pour GTA, l’approche est un peu étrange, mais on s’y fait car la trilogie conserve son intérêt. En revanche, il ne faut pas s’attendre à retrouver l’atmosphère d’origine sur PlayStation 2. Le tout est plus lissé, plus générique et ça ne plaira pas à tout le monde. Malgré ses quelques errances, GTA The Trilogy – The Definitive Edition n’est pas une mauvaise compilation, mais le prix à la sortie du jeu était proprement scandaleux. Même s’il ne s’agit pas d’un remake au rabais, avec un simple lissage de textures, c’est invraisemblable d’avoir proposé une telle compil’ à 60 balles ! Aujourd’hui, elle est trouvable à un prix bien plus attractif (près de deux fois mois cher que le tarif d’origine) et c’est ce qui permet d’en profiter pleinement, sans en attendre monts et merveilles. GTA reste GTA et même si ces premiers titres de l’ère PS2 ont vieilli, ils tabassent encore méchamment !


GTA V INDÉMODABLE ?

On peut comprendre que certaines personnes aient été échaudées par le retour, pour la énième fois, du cinquième épisode Grand Theft Auto, mais il aurait été franchement dommage de ne pas profiter de la next-gen. Car dans les faits, à moins d’avoir des œillères ou d’être complètement hermétique à l’univers de Rockstar (ce qui n’a rien de surprenant, chacun ayant un feeling différent), il faut reconnaître que ce GTA V sur PlayStation 5 et Xbox Series X est jouissif ! Quel plaisir de retrouver Mike, Franklin et Trevor dans une aventure complètement barrée, gigantesque, faite de moments d’anthologie et d’activités secondaires par dizaines ! Le gameplay est beaucoup plus solide qu’autrefois, la conduite des véhicules est fantastique et les gunfights ont pris un peu d’ampleur (et sont plus précis). 

Jamais la satire de l’Amérique n’a été aussi loin. C’est simple, les créateurs ne se sont imposés aucune limite, que ce soit en termes d’écriture ou d’ambition. GTA V est un monde ouvert incroyable de réalisme et de diversité. Chaque scénette semble avoir été travaillée avec un soin optimal (il suffit d’observer les PNJ qui vaquent à leurs occupations pour s’en convaincre) et il se passe toujours quelque chose sur les abords de la route ou dans le ciel. Le jeu affiche bientôt neuf ans d’âge et il demeure, à ce jour, l’un des mondes ouverts les plus remarquables jamais réalisés. Et grâce à la puissance des machines de Sony et Microsoft, on a aujourd’hui la version la plus belle, la plus stable et la plus confortable jamais conçue sur console. Outre les temps de chargements largement réduits, on peut choisir entre une 4K et Ray-Tracing à 30 images par seconde ou cette même résolution avec 60 images au compteur. C’est tout cet ensemble qui fait qu’on a du mal à décrocher. Et c’est d’autant plus vrai que la version PS5 (celle testée ici) exploite à merveille les fonctionnalités de la manette DualSense. Les sensations sont encore meilleures, si bien qu’on peut se surprendre à juste rouler/voler dans ce monde ouvert gigantesque sans effectuer une seule mission. GTA V a aussi pour lui un mode Online gargantuesque agrémenté d’un nouveau mode Carrière. Dans ces conditions, et en sachant que le prix a encore baissé, Grand Theft Auto V apparaît comme une véritable pépite pour qui aime le genre.



TRÈS BON

Sans atteindre la qualité du remake de GTA V, l’édition définitive de la première trilogie de Grand Theft Auto permet de profiter d’une compilation des plus correctes. Même si la direction artistique peut paraître étrange par moments, GTA III, Vice City et San Andreas restent des pionniers dans l’Histoire des mondes ouverts et ils promettent des centaines d’heures de jeu. GTA V, quant à lui, reste fidèle à son homologue de 2013, mais profite d’un confort visuel et ludique qui donne une nouvelle envergure aux aventures de Mike, Franklin et Trevor (toujours aussi barré ce perso, c’est un régal !). Aujourd’hui, en regardant sur Internet, on peut trouver la compilation et le pendant next-gen de GTA V pour le prix d’un jeu, voire un peu moins. L’occasion de replonger dans l’univers de Rockstar !

 

Points positifs :

L’univers gigantesque de GTA V

Trois pionniers de l’Histoire des mondes ouverts (GTA III, Vice City et San Andreas)

Des personnages aussi burlesques que charismatiques

Des activités secondaires par dizaines

À chaque épisode son ambiance

Des playlists musicales extraordinaires

Bien plus confortables (graphismes, chargements, gameplay)

GTA Online et son contenu gigantesque

 

Points négatifs :

Une compilation à la direction artistique parfois étrange

Il faut aimer le style GTA

Playlist incomplète par rapport aux originaux

 

Éditeur : Rockstar Games / Développeur : Rockstar North - Grove Streets Games / Genre : Action/Aventure / Date de sortie : 15 mars 2022 – 11 novembre 2021 / PEGI : 18 / Support :  PC, PS5, Xbox Series X/S