Saints Row : Le GTA mara(re)booté ?

 

Paru pour la première fois en 2006, le bien-nommé Saints Row revient sous la forme d’un reboot ! En attendant Grand Theft Auto 6, le studio Volition lâche les joueurs dans un bac-à-sable complètement barré où fun et confort de jeu se côtoient pour plusieurs dizaines d’heures ! La saga a toujours été le porte-étendard du WTF le plus total et cet épisode ne déroge pas à la règle. Néanmoins, pour ce retour, les développeurs des Red Faction ont revu leur copie et les changements, c’est une certitude, ne plairont à tout le monde. En revanche, celles et ceux qui accrochent vont s’éclater !   

 


Dès le début de l’aventure, le joueur est amené à faire un premier choix parmi plusieurs types d’affichage (1080p, 1440p, 2160p/4k) en privilégiant le visuel ou la fluidité. En fond sonore, le mélange entre rap, RnB et trompettes met immédiatement dans l’ambiance. Tout commence lorsqu’un dénommé Antonio débarque dans une grande bâtisse où les Saints sont, comme d’habitude, en train de s’amuser sur la piste de danse. Alors que résonnent les beats et que l’alcool coule à flots, le décor de débauche s’efface peu à peu pour laisser place au bon vieux menu de personnalisation. L’atmosphère, vraiment excellente, donne le ton ce qui nous attend. Magnat, Cogneur, Combattant, Requin, Loup, Filou, Caïd ou Hors-la-loi, on façonne son avatar en sélectionnant son clan et en refaisant une beauté – ou non – à ce dernier. Saints Row oblige, les options sont nombreuses et on peut se laisser aller à de sacrées excentricités, en plus d’opter pour la nudité ou non. Et oui, le syndrome Dead or Alive avec le gonflage (ou le dégonflage) de poitrine est là aussi !

Le plus grand Open World de la saga

En faisant table-rase du passé, les développeurs ont opté pour un tout nouvel environnement inspiré de Las Vegas : Santo Ileso. C’est dans cette contrée mêlant urbanisme et balades champêtres que le joueur, premier membre de son futur clan, va poser un à un les pièces de l’échiquier et faire grandir son gang. En guise de tutorial, on est immergé dans une escouade de forces spéciales et on doit déloger un malfrat dans un décor de Far West. Le contraste est saisissant, mais cette mise en bouche permet d’apprendre à maîtriser les différentes commandes. Tir, déplacement accroupi, esquive, affrontement au corps-à-corps, l’ensemble reprend les recettes du genre et il n’y a aucune surprise de ce côté-là (oui, les tonneaux explosifs sont bien présents). Au bout de quelques minutes, on finit par attraper le grand-méchant… et on retrouve sa bande de potes à l’appart en ville. Le ton est plutôt cool, largement exagéré (c’est voulu, très américain et djeunz’ dans le style et là, c’est on aime ou pas), mais certaines vannes sont bien amenées. La petite troupe est encore en galère de tunes pour payer le loyer et se retrouve à faire les 400 coups pour récupérer la monnaie nécessaire au règlement du proprio. Saints Row est un grand 8 complètement déjanté où on se retrouve à semer les flics dans le désert sur le titre de KRS One et son emblématique (That’s the sound of da police) – et non pas « Assassins de la police » comme on croit l’entendre. 

Un gigantesque bac-à-sable

Et à partir de là, vous l’aurez compris, c’est du GTA pure souche, mais dans un esprit très différent. On a une carte avec une panoplie de missions principales et d’objectifs annexes avec de petits défis positionnés un peu partout. Dans les faits, le principe de l’open world est respecté et il y a de quoi s’amuser. Mais en toute franchise, à moins de pleinement succomber au charme du jeu, Saints Row, dans sa formule rebootée, manque d’une écriture percutante (trop de clichés et un scénario qui peine à décoller) et affiche un graphisme beaucoup trop générique. La map est très grande, mais l’ensemble souffre d’un manque de personnalité criant, sans parler du level design. C’est assez plat et surtout vide ! Visuellement, on est loin des standards actuels et les couleurs, criardes, n’aident pas à s’immerger pleinement, sauf de nuit où le rendu est beaucoup plus correct. Côté bugs, on en trouve toujours un peu et le clipping (apparition tardive des décors) est parfois assez prononcé. Saints Row n’est certainement pas un mauvais jeu, certaines missions sont super fun et l’atmosphère est amusante, mais il lui manque un peu de magie et plus de rythme, tant dans la conduite que des gunfights. Pour le finir à 100%, vous pouvez compter une bonne cinquantaine d’heures (environ 15 à 20 pour la trame principale).


CORRECT

Saints Row, malgré les efforts mis dans le reboot, accuse son âge et manque, dans l’ensemble, de personnalité. L’open world répond à tous les codes du genre, mais ceux d’il y a plus de dix ans et ça s’en ressent immédiatement dans la conception de la carte, dans l’intérêt des différentes missions ou dans les phases d’action et de conduite. Le titre de Volition aurait besoin de plus de rythme, d’un renouvellement plus marqué des environnements et tout simplement d’une direction artistique plus affirmée. Mais pour celles et ceux qui aiment le Far West et les bacs-à-sable avec plein de trucs à faire dans une ambiance déjantée, c’est la formule adéquate !

 

Points positifs :

L’ambiance déjantée

Des missions très fun

Des effets de lumière, notamment de nuit, très jolis

Des tonnes de trucs à faire

 

Points négatifs :

Des héros têtes-à-claques

Le côté djeunz’ too much

Une certaine lourdeur dans le gameplay (gunfights, conduite)

Du remplissage (collectionnite et compagnie) à la pelle

Une direction artistique qui manque de panache

Manque de personnalité, d’identité


Éditeur : Deep Silver / Développeur : Volition / Genre : Bac-à-sable GTA / Date de sortie : 23 août 2022 / PEGI : 3 / Supports :  PS5, PS4, PC, Xbox Series, Xbox One

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