Mario Kart World : La Nintendo Switch 2 est bien née et ça promet pour la suite

16 janvier 2025. Après quelques jours de folles rumeurs, Nintendo a officiellement annoncé sa nouvelle console, la Nintendo Switch 2, dans une courte vidéo. Durant ces 2 minutes et 21 secondes, les fans et les autres ont pu découvrir la vision de la marque pour les années à venir. Écran plus grand, design plus moderne, dock retravaillé, ergonomie revue et corrigée, rétrocompatibilité… Beaucoup sont ressortis ravis de la présentation placée sous le signe de la nouvelle console et de son fer de lance, Mario Kart. Après quelques dates symboliques pour en savoir plus sur la machine et sa ludothèque, la protégée de Nintendo est désormais disponible et il me paraissait inconcevable de passer à côté de celui qui est assurément le best-seller du lancement. 


Mon premier contact avec la Nintendo Switch 2 fut assez cocasse. Ayant réservé la machine dès le lancement des précommandes, je m’attendais à être livré pour la sortie de la console le 5 juin dernier. Mon colis est finalement resté bloqué sur une des plateformes de livraison et j’ai donc décidé de me rendre au Leclerc le plus proche pour acheter la console en pack en Mario Kart World. En amont, j’avais proposé l’autre pack (celui qui devait arriver par livraison) à mon frangin qui cherchait une console familiale pour jouer avec sa compagne et ses filles. C’est donc bien tombé, surtout qu’on a pu tester la fonctionnalité Game Chat avec Mario Kart World. Mais alors, il vaut quoi ce nouvel épisode ?

Avec la surabondance médiatique qui entoure le jeu vidéo (et toute l’actualité de manière générale, au point que l’on parle aujourd’hui d’infobésité), on peut dire que Nintendo, la presse JV et les influenceurs ont présenté le titre en long, large et travers avant même qu’on puisse mettre la main dessus. Depuis quelques années, je me suis légèrement éloigné du média, insupporté par le clickbait et les gueules d’ahuris des vignettes YouTube, et je me dis que ce n’est pas plus mal. Cela m’a permis d’éviter un maximum de spoils et de profiter pleinement de Mario Kart World au moment de nous y plonger avec mon fils et ma fille. Et franchement, il tabasse ce nouvel épisode.

LE MONDE OUVERT : LE VRAI GAME CHANGER ?

Le premier constat que l’on peut faire, et on a pu le voir avec le nouveau design de Donkey Kong, c’est que la direction artistique est absolument extraordinaire. Tous les personnages, les véhicules et les environnements ont des formes arrondies très réussies, ce qui leur donne un cachet cartoon encore plus impressionnant que dans Mario Kart 8 Deluxe. On note aussi un gap de détails sur les textures et tous les effets sont ultra soignés. Il suffit de rapprocher la caméra ou de profiter des replays avec le zoom pour s’en convaincre : la montée en gamme technique et esthétique est indéniable. Cela est d’autant plus vrai que le tout est renforcé par des animations absolument géniales, tant en matière de mimiques faciales que de mouvements. Mario Kart World est un jeu magnifique et Nintendo prouve, une nouvelle fois, sa maîtrise dans l’art de créer un univers avec un niveau de détails ahurissant. Qui plus est en monde ouvert.

C’est indiscutablement la plus grande innovation de cet épisode. Avec la Nintendo Switch 2, Nintendo pousse les bords de piste pour nous immerger dans un monde ouvert aux circuits interconnectées. En adoptant une telle philosophie, le risque était de se retrouver avec des tracés un peu vides et de longues lignes droites sans challenge. Ayant conscience de cette problématique, les développeurs ont opté pour des courses à 24 joueurs, ce qui rend les affrontements routiers encore plus dynamiques et riches en retournements de situation. Même si le 200CC est absent de cette version de lancement, la vitesse des modes 50, 100 et 150CC (correspondant à la difficulté des pilotes dirigés par l’IA) parviennent à régaler grâce à des clins d’œil aux anciens épisodes de la série, des portions remplies d’idées excellentes (on peut désormais grinder sur des rails pour choper des raccourcis) et plein d’évènements qui se déroulent en direct. Cela ne gomme pas tout, mais je n’ai pas trouvé le monde ouvert si vide que cela et j’estime que les lignes droites apportent un peu de respiration, surtout dans le cadre du mode Survie.

UNE RÉVISION EN RÈGLE

En quelques secondes, moi et mes enfants (et même ma femme qui ne fait que quelques parties de temps à autre) avons retrouvé toutes nos sensations. Le gameplay de Mario Kart World ouvre la voie à une myriade de véhicules (la personnalisation est en revanche moins poussée que l’épisode précédent) – voitures comme motos – avec la possibilité de grinder sur des rails pour emprunter des raccourcis et aller de plus en plus vite. On n’a pas fini de fouiner en mode Contre-la-montre pour trouver les meilleurs passages. Côté objets, cet épisode incarne le renouveau avec pas moins de 6 items inédits, dont la sorcière Kamek,  le champignon géant ou encore la carapace dorée qui lâche des pièces sur la piste.

Fidèle aux principes éculés de la série, Mario Kart World reprend le schéma habituel avec son mode solo, son multijoueur local, son jeu en ligne et son mode sans fil local. On peut ainsi participer, en solitaire ou à plusieurs, au Grand Prix, au Contre-la-montre, à la Course VS ou encore à la bonne vieille Bataille (ballons ou pièces, au choix). C’est du classique, mais il y a de quoi faire avec pas moins de 32 courses ultra variées et un casting incroyable de plus de 80 pilotes (avec plein de doublons dotés de costumes divers). Ne soyez pas étonné de jouer avec la vache, le pingouin, le dauphin ou encore l’autruche. Mario Kart World est un nid à personnages loufoques et on se marre beaucoup en les découvrant. Il est également impossible de ne pas être séduit par la bande-son évolutive qui regorge de remixes d’anciennes mélodies cultes des précédents Mario Kart. Au total, ce sont plus de 200 morceaux qui ont été enregistrés. Un régal pour les oreilles !

Combiné au nouveau monde ouvert, les concepteurs ont imaginé un mode Survie qui permet de profiter à fond de l’interconnexion de chaque circuit. Le principe est simple, chaque portion se termine par une arrivée qui oblige à ne pas être dans les derniers, sous peine d’être éliminé. Au départ, il faut donc être dans le top 20, puis 16, 12, 8 et enfin 4, le but étant de terminer sur la première marche du podium. Là où c’est génial, même si c’est forcément plus intensif pour les doigts, c’est qu’il n’y a plus aucun chargement durant la course ! C’est l’une des très grandes forces du jeu : proposer un monde ouvert auquel on accède immédiatement. Car oui, en parallèle du mode Survie et de ce fameux open world, un mode Balade a été intégré afin qu’on puisse se déplacer librement dans n’importe quel recoin de la carte. Pour agrémenter la découverte, les développeurs ont ajouté de petites missions et défis, mais aussi des choses à débusquer, comme les pièces Peach. Là encore, certains ont estimé que le tout manquait de vie et que c’était vide, mais j’y vois plutôt une respiration face à l’intensité très prononcée des autres modes (24 joueurs, ça en fait du monde à se mettre sur la tronche). On peut même prendre de jolis clichés pour passer le temps et découvrir de superbes panoramas.

L'ÉPISODE QU'ON ATTENDAIT

Après avoir passé tout le week-end, ou presque, sur Mario Kart World, il faut admettre que nous nous sommes littéralement éclatés. J’ai eu la bonne idée de me procurer la caméra, si bien qu’on a pu tester l’utilisation de celle-ci en jeu, mais aussi plus largement avec le mode Game Chat inhérent à la Nintendo Switch 2. Certains diront que c’est gadget, mais après y avoir goûté avec les enfants, on ne veut plus s’en passer. Voir la tronche des autres joueurs de la pièce se prendre la carapace bleue que l’on vient de lancer, c’est hilarant ! Il en va de même pour le Game Chat à distance que l’on a pu tester avec mon frangin pendant que l’on jouait, en ligne, à une même partie. La possibilité de discuter facilement, de se montrer si besoin (avec la webcam), tout en partageant son écran, c’est très malin, même si ce n’est pas révolutionnaire en soit.

Au final, Mario Kart World risque d’être notre « jeu de chevet » pendant des mois, voire des années. L’apport du monde ouvert, le mode Survie, le fait qu’il n’y ait pas de chargement en mode Balade, les musiques, la direction artistique, les animations… On ne compte plus les pans du jeu qui nous ont séduit. Certes, on aurait aimé que le mode 4 joueurs en local soit animé à 60 images par seconde (au lieu de 30), que le 200CC soit de la partie ou encore que la glissade sur rails soit un peu plus intuitive (mais en même temps, ça évite de voir les karts sauter dans tous les sens), mais l’impression globale est excellente. Et puis, comme la musique de cet épisode, on sait que Mario Kart est une œuvre évolutive pour Nintendo et qu’il y a donc fort à parier, comme ce fut le cas pour le précédent volet, que des mises à jour avec du contenu additionnel soient déjà en préparation. Ce jeu de lancement Nintendo Switch 2 est une sacrée réussite alors que le pari était franchement risqué.

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