26 juin 2012

La fin d'une époque

Pendant longtemps, nombreux sont les observateurs à s'être imaginé que la crise n'allait pas frapper le milieu du jeu vidéo. Mi-2012, le constat est sans appel : il y a eu de véritables ravages. Mais ce qui fait peur à de vieux briscards comme nous, c'est surtout que Sony et SEGA ne vont pas bien financièrement et qu'on se dirige inexorablement vers la fin d'une époque. Si on espère que le géant de la marque PlayStation s'en sortira, force est de constater que la Vita a énormément de mal à décoller. La PS4 serait en préparation mais on peut clairement dire qu'il s'agit de la dernière chance pour l'inventeur du walkman. 

Quant à SEGA, je pense qu'Asta aura, tout comme moi, le coeur fendu par ce qui se prépare. Lors du dernier bilan, assez catastrophique il faut bien le dire, l'éditeur nippon a annoncé une grande restructuration, certaines rumeurs allant même jusqu'à imaginer la fermeture de SEGA Europe et SEGA of America. Il était aussi question de se recentrer sur quelques licences dont Football Manager et Sonic. En clair, SEGA est sur le point de quitter les marchés occidentaux, faute de ventes suffisantes dans les continents européens et américains. Avec 7 milliards de yens (63 millions d'euros grosso modo) de pertes, SEGA demeure toujours bénéficiaire (grâce aux pachinko (et dérivés) ainsi qu'aux ventes japonaises de jeux) mais retourne aux sources. Cela veut-il dire qu'on ne verra plus de productions SEGA chez nous ? Non, bien sûr, d'autres éditeurs se chargeront de la distribution mais il y a fort à parier que les efforts de localisation (sous-titres, doublages...) seront bien moindres. Les goûts sont en train d'évoluer et nous sommes rentrés dans un consumérisme absolu, où même la merde parvient à se faire une place. 

C'est la fin d'une époque, on ne sait pas ce qui va vraiment se passer, mais le mail que SEGA France a envoyé n'est pas rassurant pour un sou. Sega France va sans doute y passer dès cet été, SEGA Europe peut être dans la foulée, SEGA of America, rien n'est sûr... Les départs vont être nombreux et certains vont même être actés à partir de ce mardi 26 juin au soir. C'est véritablement la fin d'une époque, ne comptez pas sur SEGA pour être présent aux prochains salons et je sens qu'on va pouvoir attendre TREEeeeees longtemps un certain Shenmue III. Dans ces conditions, il ne reste plus qu'à espérer qu'une chose : que le retour aux sources japonaises soit bénéfique et permette à SEGA de rebondir dans le futur... mais pour l'heure, ça n'en prends pas le chemin. Affaire à suivre, mais je sens qu'on va bien profiter de nos consoles et jeux de SEGA, ce sont les vestiges de l'âge d'or du jeu vidéo ! Et forcément, le livre que j'ai co-rédigé sur Sonic aura désormais une saveur particulière...

21 juin 2012

Pix'n Love #20 est disponible !


Le Pix' 20 est dispo avec un grand nombre de dossiers bien sympatoches. Perso, je me suis occupé de Guardian Heroes ou Daytona USA 2, de quoi en apprendre plus sur les coulisses de ces deux titres. Place au communiqué officiel ; )

Amis Pix’n Loviens, amateurs de vieilleries vidéoludiques et grands nostalgiques devant l’éternel, la rédaction de Pix’n Love est heureuse de vous annoncer la sortie du 20ème numéro de votre mook intergalactique !

Au menu de ce grand cru, nous vous proposons en apéro une myriade de papiers rédigés avec amour : Guardian Heroes (Saturn), Daytona USA 2 (arcade), Trantor (Amstrad CPC), la trilogie des consoles Epoch… En plat de résistance : le grand, le légendaire, l’indécrottable Shadow of the Beast, véritable Saint Graal pour tous les possesseurs de micro dignes de ce nom. A cette occasion, nous avons retrouvé la trace de son discret géniteur  – Martin Edmonson – pour un entretien exclusif truffé d’anecdotes croustillantes ! Notre J’m Destroy n’en reviens toujours pas !  Et que les plus gourmands se rassurent : « quand y’en a plus, y’en a encore ! » Preuve en est avec ce gargantuesque dossier sur Formation Soccer et Super Formation Soccer, bien évidemment accompagné d’une interview inédite de Ryoji Amano, également auteur du petit bijou qu’est Final Match Tennis ! Enfin, vous vous délecterez bien de ce joli café gourmand où crèmes brulées et chocolats noirs côtoient les reviews de Mooncresta (arcade), Astro Go! Go! (Super Famicom), Aidyn Chronicles (N64), Pepsiman (PS1), et autres gourmandises dont nous avons le secret…


14 juin 2012

Test - Lollipop Chainsaw - 360/PS3


Éditeur : Warner Bros Interactive
Développeur : Grasshopper Manufacture
Sortie : 14 juin 2012


COEUR ET TRONÇONNEUSE 

Ce n'est un secret pour personne. Les jeux de Suda 51 sont souvent barrés et poussent le délire à un niveau extrêmement élevé. Après Killer 7, No More Heroes ou encore Shadows of the Damned, le génial développeur nippon nous livre un beat'em all explosif et d'un humour dévastateur. Faites place à Juliet Starling, une pom-pom girl de 18 ballets que la nature a particulièrement gâté (comprenez par là qu'elle a de gros et jolis poumons). Issue d'une famille totalement allumée, cette dernière fête son anniversaire. Manque de bol, c'est le jour qu'on choisit des dizaines de zombies pour attaquer la ville. Avec Akira Yamaoka à la musique et James Gunn à l'écriture, Lollipop Chainsaw s'affirme déjà comme l'un des plus grands délires de 2012.

Comme toujours avec Suda 51, la mise en scène a fait l'objet d'un grand soin. En guise de séquence d'ouverture, on a le droit à des dialogues savoureux, limite scabreux, avec Juliet qui nous présente sa chambre, sa famille et son univers. Très érotique dans sa façon de présenter les choses, on sent que Grasshopper Manufacture a voulu faire plaisir aux mâles que nous sommes. Poitrine gonflée bien apparentes, blondinette aux lèvres pulpeuses, mini-jupe, ventre nu, deux couettes à la Fifi Brin d'Acier en version trash... pas de doute, Lollipop Chainsaw assume son côté horifico/bariolé sans problème. On assiste à des phases très drôles, notamment avec Nick, le petit ami de la donzelle, qui se retrouve pendu à son derrière. Les dialogues sont souvent très marrants, avec quelques pépites comme "Juliet je t'aime" sortis de la bouche des zombies ou d'autres paroles nettement plus déplacées. Au début, on s'éclate comme des petits fous. Et n'essayez pas de regarder sous sa jupe ou à un autre endroit, elle met sa main pour cacher nos regards de joueurs pervers (sauf sur les seins, là vous pouvez y aller franco, ça ne gêne pas la miss, à croire qu'elle aime ça ^^).

En tant que chasseuse de zombies, Juliet use de ses gambettes pour effectuer mille cabrioles. Les esquives, ça la connaît ! Ce qui n'est pas un luxe, quand on se rend compte de la vitesse relative des atrocités qui arpentent les rues. Pour se défendre et combattre, la bimbo (loin d'être écervelée, quoique...) peut donner des coups de poings et pieds, mais surtout utiliser une tronçonneuse parfaitement taillée pour le challenge. Au fil de l'aventure, vous pouvez acheter des combos supplémentaires en vous rendant dans une boutique prévue à cet effet. Autant dire que les deniers (des médailles d'or, argent, etc.) que vous croisez en route sont importants. Lollipop Chainsaw a cette propension à offrir du rythme, parfois assez corsé, même si la difficulté est plutôt bien dosée. On progresse sans trop d'encombre et c'est un bon point !

Après une balade au parc et le sauvetage de plusieurs otages (un hélicoptère sillonne la zone et récupère les personnes secourues), on se dirige vers le lycée de Juliet pour comprendre ce qui se trame. Techniquement, l'ensemble est nettement plus travaillé et stable qu'un Shadows of the Damned. Les couleurs resplendissent à l'écran, les environnements sont variés et destructribles - malgré la progression très linéaire - et la musique alterne rock pêchu et pop nippone. De l'or en barre ! Techniquement, en revanche, le jeu accuse son âge et ne se situe pas au niveau des ténors actuels. Rien de grave dans l'absolu, tant c'est l'ambiance qui compte ! Pour donner un côté bande dessinée au jeu, les programmeurs ont ajouté des tracés noires, entourant à la fois les protagonistes et le décor. Cet aspect "cel-shading" demeure très convaincant, d'autant plus que des séquences chocs interviennent régulièrement (bus qui traverse un couloir, hélicoptère qui s'écrase...). De temps à autre, des QTE viennent s'inviter à la fête, pour vous dépêtrer d'un zombie ou éviter un danger imminent. Rien de foncièrement nouveau, mais l'ambiance est si délirante qu'on accroche immédiatementet et les boss sont plutôt originaux.

Nick, qui perd la tête peu de temps après le démarrage du jeu, a des dialogues à mourir de rire. Mais il n'est pas le seul, puisque les otages et autres zombies se parent de belles répliques. Il y a notamment un "Jamais je n'aurais cru être sauvé par une aussi belle paire de nichons" qui restera en mémoire. Toujours est-il que le Nick en question peut être utilisé de nombreuses façons. En positionnant sa tête sur le corps d'un zombie, on accède à un mini-jeu consistant à effectuer une succession de QTE. Lollipop Chainsaw est aussi l'apanage de l'Attaque de la Roulette, une technique qui permet d'accéder à de multiples armes (un tromblon avec Nick qui fait office de munitions ou encore la tête de Nick servant de ballon de foot). Il y a également des moments exquis, comme lorsque Juliet peut tourner autour d'un poteau, toute tronçonneuse dehors. Bref, c'est drôle, pas sérieux pour un sou et on en redemande !

Le mieux, c'est que vous découvrez par vous-mêmes cette pépite. Lollipop Chainsaw est un jeu fabuleux, complètement allumé (et encore, on n'a pas parlé de son sensei, aussi barré que la Juliet et aussi pervers que Tortue Géniale) et qui vous éclatera durant quelques heures. Et ne vous y trompez pas, la plastique sublime de la belle n'est qu'une infime partie de ce qui vous attend. Le jeu n'est pas 18+ pour rien. Un titre excellent, bien qu'assez court, mais qui risque de diviser une nouvelle fois. Sur Terre de Jeux, on a aimé et on ne s'en cache pas ! 



1 juin 2012

Incoming IG hors-série 4

Une photo, plus que des mots...


La couverture est signée Moebius et représente Fade to Black, la suite de Flashback. Ce nouvel hors-série d'IG Magazine sera disponible le 22 juin prochain pour un coût de 9, 50 euros. Il est piloté par le Prof Pirou, l'ouvrage étant basé sur l'émission Retro & Magic de la chaîne Nolife. Avec 268 pages de jeux à ne pas oublier, voilà un excellent moyen pour parfaire votre culture vidéoludique. Rendez-vous le 22 juin !! :o)