Test - The Wonderful 101 - Wii U



Éditeur : Nintendo
Développeur : PlatinumGames
Date de sortie : 23 août 2013

Bien que possédant de sérieux atouts, la Wii U n'en finit plus d'être moquée. Même les plus fervents défenseurs du constructeur n'arrivent pas à comprendre les multiples erreurs qui ont été faites. Alors que la machine avait un véritable boulevard avant l'arrivée des PlayStation 4 et Xbox One, elle se retrouve avec un catalogue très faible et des promesses qui ne suffisent plus. Les ventes ne se portent pas bien et les éditeurs tiers sont très nombreux à avoir clairement tourné le dos à Nintendo. Une situation délicate qui rappelle le triste destin d'une certaine Gamecube (pourtant ô combien géniale). Pourtant, de nombreux jeux de qualité vont arriver et cette fin d'année pourrait être un bon tremplin pour la machine. Qu'on se le dise, la Wii U restera une console d'appoint, avec des expériences différentes mais très plaisantes. Pikmin 3, par son côte Nature & Découverte, a montré la voie. En attendant l'arrivée prochaine du plus que prometteur Rayman Legends, The Wonderful 101 devrait tout sauf vous laisser indifférent. Un soft unique en son genre, dont on ne sort pas indemne.


Jaune devant, marron derrière

C'est un fait, la dernière bombe de Hidemi Kamiya ne se prend pas au sérieux. L'univers, faisant la part belle aux super-héros, enchaîne séquences spectaculaires et dialogues savoureux. Si les voix américaines sont plutôt réussies, il faut reconnaître que les doubleurs nippons sont imbattables. L'intonation est géniale et plonge le joueur dans une ambiance déjantée, totalement assumée. Le scénario ne s'encombre pas de fioritures, puisqu'il est question d'extraterrestres (les Geathjerks) qui veulent coloniser la planète. Un bon vieux conflit manichéen comme on les aime ! Et forcément, afin d'éviter que ces affreuses créatures et leurs impitoyables robots ne mettent la Terre à sac , il va falloir unir vos forces et sauver l'humanité. Tout commence dans un bus. Prof à Blossom City, Will Wedgewood n'est autre que Wonder Rouge, un super-héros qui vient tout juste de gagner sa place au sein de l'élite. Alors que le véhicule file à vive allure, il subit une attaque des Geathjerks l'obligeant à revêtir son plus beau costume. Prenant les traits d'un tutoriel, cette mise en bouche rythmée permet de prendre connaissance avec un gameplay, en 3D isométrique, assez déstabilisant. The Wonderful 101impose un style en décalage complet avec ce que l'on peut connaître. 

Wonder Pictionary

Expliquer le gameplay du jeu n'est pas une mince affaire. Mix entreViewtiful Joe et Pikmin, The Wonderful 101 (appelé pendant un tempsProject P-100) se déroule de la façon suivante. Le joueur incarne un leader qui mène un groupe vers le combat. Ce groupe est constitué d'autres coéquipiers (au total, 6 super-héros se joindront à Wonder Rouge) mais aussi de citoyens que vous enrôlez au cours de votre progression. C'est là qu'intervient tout le génie du jeu. Outre son ambiance géniale, legameplay fait sans cesse appel au second stick ou au Gamepad. L'idée consiste à dessiner la Wonder Ligne, un tracé qui permet de matérialiser des armes surpuissantes. Concrètement, vos alliés "s'uniformisent" et se mettent à la chaîne afin de générer un poing, une épée ou encore un pistolet. Lorsqu'un cercle est dessiné, c'est Wonder Rouge qui prend la place de leader et un énorme poing rouge (pouvant s'enflammer en contact avec du feu) fait son apparition. Lorsque c'est une ligne droite qui est dessinée, c'est une épée qui devient l'arme principale et c'est Wonder Blue qui prend la place de Wonder Rouge, etc, ect. Et bien entendu, plus le nombre d'individus utilisés pour "l'uniformisation" est important, plus la puissance de l'impact sera élevée. L'énergie est matérialisée sous forme de piles (lesWonder Batteries), qu'il est possible de ramasser sur le terrain... ou attendre que la jauge se recharge. Il faut ainsi veiller à ce que vos attaques soient suffisamment puissantes pour vaincre l'ennemi, car la difficulté peut s'avérer corsée par moment. Ces armes peuvent également servir d'objets indispensables à l'ouverture de nouvelles zones. Le poing peut ainsi devenir une main très utile pour actionner une manivelle, tourner un gouvernail, etc. L'épée est capable de briser des chaînes, servir de clé ou même réfléchir un rayon adverse qui retourne alors vers l'envoyeur. Le pistolet peut devenir un aimant puissant, tandis que le fouet se grime en grappin. The Wonderful 101 surprend et parvient même à se renouveler constamment. 

Une foule d'idées

Au-delà de cette utilisation fort ingénieuse du Gamepad, on retrouve des séquences avec des boss, du shoot et même des passages en intérieur qui ne sont jouables que sur l'écran de la tablette. Généralement, ces phases sont entachées de caméras capricieuses (il est également possible d'utiliser la fonction gyroscopique du Gamepad) mais on s'y fait. Entre baston et énigmes, The Wonderful 101 propose également un systèmed'upgrades de ces combattants, tout en laissant la possibilité aux joueurs d'acheter des items (Wonderful Mart) ou même de "mixer" des aliments pour créer ses propres soins. Et forcément, vu la quantité astronomique de choses à apprendre, on est un peu perdus. Surtout au départ...

Aimer ou détester

Pas facile de trouver le juste milieu avec The Wonderful 101. Même si on s'adapte avec de l'entraînement, il faut reconnaître que le bougre ne se laisse pas approcher facilement. Outre la vivacité et la résistance des ennemis, il faut ajouter que vos alliés, une fois touchés, sont éparpillés aux quatre coins du terrain. Il faut donc aller les rechercher un par un. Heureusement, il est possible d'accélérer le déplacement de son héros. Vous pouvez aussi attendre qu'ils reviennent d'eux-mêmes mais cette technique est fort risquée. Par tous ses à-côtés et son univers, il est évident que la galette ne plaira pas à tout le monde, mais elle devrait réjouir tous les amateurs de japanim. Il est ainsi difficile de lâcher le Gamepad tant les séquences s'enchaînement à des vitesses complètement dingues, le tout sans que l'on soit gênés par des ralentissements inopportuns. Techniquement, la Wii U est capable de bien mieux mais le jeu reste très joli et les effets de "blur" (flou) sont bien gérés. Si les textures n'ont rien d'exceptionnel, le tout est fait avec élégance et goût. L'ensemble demeure d'ailleurs très coloré et les environnements sont variés. The Wonderful 101 est l'archétype du jeu fun, un peu brouillon mais qu'on ne parvient à lâcher. C'est drôle, bourré de références et si ce n'est pas parfait, on s'approche d'un titre à posséder pour tous les possesseurs de la Wii U. Seul bémol : il ne faut pas être allergique au genre.PlatinumGames fait du Platinum et démontre, une nouvelle fois, tout son talent avec ce jeu. La Wii U a peut-être du mal à décoller mais elle livre, sans que l'on s'y attendait forcément, l'un des jeux les plus "'porte nawak" de l'année ! Un vrai régal qui prouve que les détracteurs de la machine ont tout pour ravaler leur langue.




C'est indéniable, The Wonderful 101 est un jeu très agréable à l’œil. Les environnements sont colorés et les effets spéciaux demeurent très réussis. Pas besoin d'ultra puissance pour flatter la rétine.





Les petites animations sont tout simplement géniales (et totalement dans l'esprit des sentai nippons) et le frame-rate reste constant tout au long du jeu.





Là encore, les protégés de PlatinumGames ont effectué un travail soigneux. Les voix japonaises sont excellentes (les doublages américains sont bons également) et les musiques s'accordent parfaitement à l'action. 




Ok, il y a des petits soucis de caméra et les premiers pas sont sacrément brouillons. Mais il suffit d'un peu d'entraînement pour se rendre compte de l'intelligence et de l'originalité du gameplay. Un régal !






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