26 mai 2017

Ultra Street Fighter II : The Final Challengers - Baston de poche

C’est l’histoire de deux mecs. L’un s’appelle Ryu, l’autre s’appelle Ken. Le premier porte un kimono blanc tandis que le second est vêtu d’un kimono rouge. Entraîné par le même maître et bien que la dualité soit au cœur de leur apprentissage, ils finissent par devenir les meilleurs amis du monde. Puis vient le moment de se séparer et de découvrir le monde pour affronter les sbires de Shadaloo, l’organisation du terrible Bison. Désormais orné du bandeau de Ken (que ce dernier lui a offert après un coup porté non maîtrisé), Ryu devient un Street Fighter ! L’histoire de ces deux mecs, et de leurs acolytes, on l’a vu et entendu des dizaines de fois. Si vous n’êtes toujours pas lassé, alors il se pourrait que cet énième remake de l’épisode canonique soit pour vous !



On ne peut pas reprocher à Capcom de titiller la fibre nostalgique qui sommeille en nous. Dès l’intro, on retrouve l’énorme sprite de Ryu qui balance son hadōken à la sauce Super Street Fighter II. Pour les trente ans de la licence mythique, l’éditeur a décidé d’offrir un épisode « exclusif » à la Switch. Après l’avoir retourné dans tous les sens, et en complément de la preview, voici notre verdict final. Ryu, Ken, Chun-Li, ils sont tous là pour se mettre sur la tronche !


Coup en bol et lunettes « hublot »

Lorsqu’on découvre Ultra Street Fighter II, on ne peut s’empêcher de penser à la sortie de l’original sur Super Nintendo. À l’époque, la cartouche coûtait une blinde en import (environ 1 000 francs, soit 150 euros) et il fallait également débourser une belle petite somme lors de son arrivée occidentale. Certains n’ont alors pas hésité à revendre tout ce qui leur passait sous la main : des jeux bien sûr, une guitare, des collections de bandes dessinées, voire même leur petit sœur. Quoique, pour la petite sœur, j’en suis pas sûr  Street Fighter II, c’était LE phénomène arcade adapté à la perfection sur console de salon ! C’était l’époque des coupes au bol, des lunettes aux verres extra-larges, des pulls moches et tout le monde, à cette période, voulait la bécane de Nintendo ! Avec cette nouvelle itération, qui n’excède pas les 2,7 Go, Capcom nous replonge dans la candeur de notre insouciante enfance (ou adolescence). Toujours aussi efficace le bourre-pif de 90 ?


Lever de gambettes

Avec un casting de 19 combattants, Ultra Street Fighter II fait le job. Tous les héros et bad guys, y compris Akuma, sont présents ainsi que deux versions « maléfiques » de Ryu et Ken. Il y a donc de quoi s’entraîner, même si les plus grincheux regretteront que les protagonistes inédits se limitent à des copier-coller de persos existants. Et sinon, c’est de la bonne baston technique, à l’ancienne, à la Capcom, avec ses quarts et demi-cercles. Côté modes de jeu, il n’y rien de foufou à l’horizon mais rien de scandaleux non plus. On peut s’adonner à un mode arcade, s’éclater en versus, se faire une petite coop’ en local (malheureusement limitée à quatre combats) et bien sûr se mettre des tatanes en ligne – avec l’incontournable classement de b…osses. Reste la Voie du Hado, ce mode totalement inédit vous permettant de vous transformer en Ryu. Et comme la preview l’a démontré, c’est drôle pendant cinq minutes et on le zappe immédiatement. On a beau mimer des Hadōken, des Shoryuken ou encore Tatsumaki Senpuu Kyaku avec les Joy-con, ça n’est guère passionnant. La reconnaissance de mouvements est vraiment à la rue, ce qui peut paraître logique pour du Street (ha, ha… hum), et dégommer les gogos de Bison en 3D demeure plus gadget qu’autre chose.


Conclusion du rédacteur : BON

Globalement, Ultra Street Fighter II est un bon titre. Plaisant, bien réalisé et adapté à la Switch, il montre finalement ses muscles sur ce que la licence sait faire de mieux. Capcom a bien tenté d’apporter un peu de nouveauté avec la Voie du Hado et la présence de Evil Ryu et Violent Ken mais ce n’est vraiment pas ce qu’on retient. Certains estimeront que la note est légèrement salée (une quarantaine d’euros) pour ce léger boost de Super Street Fighter II Turbo HD Remix et ils n’auront peut-être pas torts. Mais pouvoir trimbaler ce grand classique, qui reste malgré tout soigné, c’est assurément l’une des vraies forces de cet épisode.



Points positifs :

Fluide et plutôt joli

Gameplay technique et agréable

Les musiques intemporelles

Un Street dans la poche

La galerie bien garnie

Points négatifs :

La Voie du Hado, mouif

Que 4 combats en mode coop’

Pas assez de nouveautés

40 balles quand même


Éditeur : Capcom – Développeur : Capcom – Genre : Baston – Sortie : 26 mai 2017 – Plateforme : Nintendo Switch

25 mai 2017

STRAFE : Rétro et difficile !


La vague de nostalgie qui frappe actuellement le jeu vidéo n’est pas prête de s’arrêter si l’on en croit les prochaines sorties. Avec STRAFE, le studio Pixel Titans tente de faire revivre, à sa façon, le mythe des FPS à l’ancienne, que l’on nommait doom-like dans les années 90. À la fois nerveux et respectueux de la réalisation pixellisés de ses pairs, il propose une approche intéressante et distille une ambiance guerrière très accrocheuse. Mais pour en profiter pleinement, il va falloir vous acharner et faire péter le skill. En somme, un vrai rogue-like ! Reste à savoir si vous êtes assez balèzes pour résister à ça…






Dès les premières minutes, STRAFE attise la rétine. Pour coller le plus possible aux anciens jeux, les développeurs n’ont pas hésité à imaginer un écran-titre tout en pixels représentant un cockpit de vaisseau spatial. Tout est grossier, des moniteurs au curseur de la souris mais cela confère au soft une ambiance unique. Les premiers pas n’en demeurent pas moins savoureux puisqu’une demoiselle, aux boobs aguicheurs, vous invite à participer à un court tutoriel. Le rendu de l’image est volontairement cradingue et rappelle toutes ces productions aux briefings filmés que l’on a vu fleurir dans les années 90. Le contact est bon et on se dit qu’il y a matière à bien s’éclater. Jusqu’à ce que l’on déchante carrément…

Une tétrachiée d’ennemis

Mon sous-titre peut paraître vulgaire mais c’est véritablement la sensation que j’ai eu en parcourant STRAFE. C’est juste over DUR ! À ce niveau, on ne peut pas parler de vagues d’ennemis mais carrément d’avalanches ! Les créatures, visiblement dingues de votre corps saillant, se déchaînent sur vous et débarquent en quantité astronomique, ne vous laissant (quasiment) pas de répit. On peut certes bouger à grande vitesse et vider des chargeurs entiers mais on se fait littéralement défoncer, quel que soit l’arme choisie en début de partie. Avec de la concentration, on parvient ainsi à passer un, deux, trois niveaux… mais le nombre d’ennemis est si hallucinant qu’on est constamment sous pression. Certains aimeront cette adrénaline, d’autres non. C’est d’autant plus vrai que l’équipement est loin d’être en surabondance et qu’il y a un côté « déloyal » dans les forces en présence. Les adversaires ont beau être assez lents, ils sont si nombreux qu’on en vient toujours à lâcher la rampe au bout de quelques minutes. Par conséquent, on se demande si les développeurs ont véritablement jaugé la difficulté de leur titre…

À qui se destine STRAFE ?

Car il faut bien le dire, on souffre et pas qu’un peu ! STRAFE, en l’état, se résume à un mode survie de n’importe quel FPS du moment. On ne fait que résister à des hordes (le mot est faible) de bestioles qui nous tombent sur le coin de la gueule, en profitant, de temps à autre, de quelques moments de calme. Mais ça ne dure jamais bien longtemps… Et comme les niveaux sont générés de façon procédurale, il est impossible d’anticiper en dessinant, par exemple, les plans des stages. On subit encore et sans cesse des labyrinthes qui ne sont là que pour nous happer et nous faire rager. Les créatures sortent de tous les côtés et il faut vraiment un skill au-dessus de la moyenne pour s’en tirer. C’est dommage, car il suffit juste d’un patch pour doser la difficulté et ainsi nous faire passer un bon moment.


Conclusion du rédacteur : MOYEN


Même si mes réflexes ont peut-être perdu de leur superbe avec le temps, STRAFE semble souffrir d’une difficulté d’une autre époque. Cette avalanche d’ennemis plombe l’expérience qui, en l’état, est vraiment bien réalisée. C’est punchy, artistiquement sympa et il y a une ambiance ultra immersive. Mais à force de s’acharner et d’aller contre son propre plaisir, le jeu fait de vous un souffre-douleur. Dans ces conditions, et tant bien même qu’il s’agit de « straffer » comme à l’ancienne, le titre de Pixel Titans a encore besoin de quelques ajustements.



Points positifs :

L’esprit à l’ancienne

Bien bourrin et punchy

Beaucoup de tension

L’ambiance

Pan Pan Boum Boum non stop

Points négatifs :

Carrément trop dur

Des bugs à foison

Tarif un peu élevé

Pas assez d’équipement !


Éditeur : Devolver Digital – Développeur : Pixel Titans – Genre : doom-like – Sortie : 9 mai 2017 – Plateformes : PC, PS4

20 mai 2017

Farpoint : Planète hurlante

"400 balles, t'as claqué 400 balles pour la réalité virtuelle ? Mais y a rien qui sort dessus !" - Voici, en filigrane, ce que subissent les possesseurs de PlayStation VR désireux de démontrer tous les bienfaits du casque de Sony. Comme on pouvait s'y attendre, la technologie embryonnaire va mettre du temps à s'implanter dans les foyers et dans les esprits. S'il y a quelques temps, un bon coup de flippe sous-marine suffisait pour faire halluciner l'entourage, les vagues de la surprise sont passées. Depuis l'arrivée de la VR en octobre dernier, les jeux n'ont que trop rarement dépassé le stade de l'expérience agréable mais vite expédiée. Avec Farpoint, on passe clairement un cap... 



Le test du jeu a été réalisé sans le Aim Controller. Nous ajouterons un encadré dès que nous aurons pu mettre la main sur l'accessoire vendu en bundle avec Farpoint. 

Réalité virtuelle oblige, les développeurs ont particulièrement soigné l'introduction du jeu. Tout commence par une séquence vidéo mettant en scène Eva Tyson, l'une des 230 scientifiques et ingénieurs en exercice à bord du Pilgrim, un vaisseau stationné non loin de Jupiter. Accompagnée de son collègue, elle laisse apparaître un large sourire. Après trois mois passés sur le gigantesque vaisseau, il est temps pour elle de retrouver les siens sur Terre. Le joueur, quant à lui, campe le pilote qui a pour mission de récupérer les deux individus et les ramener à bon port. Et bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu - très loin de là même - et vous allez vivre l'histoire à travers le récit du duo et vos escapades personnelles. Farpoint, narrativement, intègre des éléments utilisés à de nombreuses reprises par les pontes d'Hollywood mais son scénario, à base de Gravity, d'Interstellar ou encore Starship Troopers, est suffisamment bien écrit pour qu'on le souligne. Qu'il s'agisse de son script ou de sa mise en scène, Farpoint fait vraiment le job, avec des révélations (que l'on sent venir) qui ne manquent pas d'impact. 


Seul sur Mars

Pour une raison que l'on vous laisse découvrir, vous vous échouez sur une planète ocre et sablonneuse qui rappelle le célèbre astre rouge. Sauvé par votre capsule de survie, vous découvrez un monde inconnu dans l'espoir de retrouver les deux scientifiques que vous étiez censé récupérer. Les premiers pas font office de tutoriel et permettent d'apprendre à manipuler votre arme et le scanner. Ce dernier permet, lorsque de phases dédiées, de revivre les faits et gestes d'Eva Tyson. Pour cela, il suffit de scanner la silhouette d'Eva (un peu comme dans Batman Arkham VR). De la même manière, vous aurez régulièrement accès à des bandes vidéo qui viendront servir le scénario. Planète inconnue, arachnides extra-terrestres, faille spatio-temporelle... Farpoint propose un background vraiment convaincant et cohérent.


En terre hostile

Qu'on se le dise, la réalité virtuelle change tout ! Dès qu'on installe le casque, l'immersion est décuplée. On a véritablement l'impression d'évoluer sur une terre hostile, étrange et sujette à des phénomènes paranormaux. Même si nous n'avons pas pu essayer le Aim Controller, les sensations à la manette demeurent excellentes. On peut vraiment profiter du viseur de chaque arme (pour cela, il suffit de rapprocher sa manette près de soi) et l'utilisation des projectiles secondaires - roquettes ou grenades - ne pose aucun problème. Certains diront que le jeu se montre plus efficace en étant debout mais on peut tout à fait le parcourir en étant assis. En vérité, votre serviteur utilise une chaise de bureau mobile, ce qui permet de se tourner plus rapidement sans avoir à subir les effets du motion-sickess. Sur ce point, Farpoint se montre stable et la cinétose, dans notre cas, fut imperceptible. On évolue comme dans un film et il faut bien avouer qu'on a beaucoup de mal à enlever son casque.

Oh la vache !

Évidemment, si on enlève la VR, Farpoint n'a pas le même impact. Bien que la mise en scène et le scénario soient prenants, le jeu d'Impulse Gear reste assez classique dans son genre. Les étendues de sable font place à des grottes et on découvre ensuite des terres jonchées de débris de vaisseaux spatiaux... la progression est basique et le bestiaire demeure finalement limité. VR oblige, le level design est ni plus ni moins qu'une ligne droite et il n'y a donc rien de surprenant dans l'ensemble. Sur une console de salon sans réalité virtuelle, Farpoint ne ferait sans doute pas long feu. Mais avec la VR, la donne est totalement différente : on y est ! On se retrouve à affronter des hordes d'insectes alien, à se positionner derrière un rocher pour éliminer les opposants avec son fusil de précision, à courir pour se planquer, à se retrouver devant des paysages grandioses... on vit l'instant avec une vraie adrénaline ! Si le bestiaire n'est pas très varié, il offre néanmoins suffisamment de moments "chauds" pour en prendre plein la vue (ce qui ne manquera pas d’interpeller le héros avec un bon "Oh la vache !" intervenant à plusieurs reprises). Et comme le challenge est au rendez-vous, avec certains passages vraiment corsés, on prend beaucoup de plaisir. Il aurait peut être fallu que les boss soient plus nombreux, qu'il y ait plus de variété dans les décors et que le gameplay se densifie avec le temps mais ça sera pour une prochaine fois.



Aussi étonnant soit-il, Farpoint a été conçu par une équipe qui ne dépasse pas les vingt personnes. Vu le résultat final, il y a de quoi être bluffé ! Les développeurs ont compris les rouages de la VR et n'ont pas lésiné sur les moyens pour surprendre le joueur. Une fois la campagne terminée (environ 6 à 7 heures de jeu), vous pourrez vous adonner à un mode Défi en solo (avec un multiplicateur de points) et des arènes à nettoyer en coop'. 


Conclusion du rédacteur : BON

Même sans Aim Controller, on a pris un vrai plaisir à découvrir Farpoint. Autant dire qu'on a hâte de pouvoir tâter de l'arme fictive spécialement conçue pour ce jeu et les FPS en VR. La réalisation, la souplesse du gameplay et l'extraordinaire immersion ont largement gommé le classicisme de l'aventure. Si vous aimez les FPS et la VR, Farpoint est tout simplement un indispensable. Du coup, on se laisse rêver à de gros jeux AAA dédiées à la réalité virtuelle.



Points positifs : 

Réussi graphiquement 
Une fin qui ouvre la porte à une suite 
Gameplay précis, excellent recul des armes 
L'utilisation du viseur 
Ambiance et voix convaincantes 
Immersion dingue 



Points négatifs : 

Mieux vaut ne pas être arachnophobe 
Très classique dans ses décors et son déroulement 
Bestiaire trop limité 
Un seul et unique boss 
Pas assez de variété dans les environnements 


Éditeur : Sony Interactive Entertainment – Développeur : Impulse Gear – Genre : FPS VR – Sortie : 17 mai 2017 – Plateforme : PS VR

16 mai 2017

Ultra Street Fighter II : premières impressions !

À l’image de notre nouveau Président, la progression de la Switch est assez fulgurante et vient fracasser les craintes que certains joueurs avaient à son encontre. Deux mois après sa sortie, la console est très difficile à débusquer et l’engouement qu’elle suscite ne retombe pas et a même tendance à s’amplifier avec le temps. Nintendo a appris de l’échec de la Wii U et toute la communication est parfaitement rodée. Le résultat est sans appel : chaque nouveau jeu, qu’il soit important ou plus modeste, parvient à se tailler la part du lion. Il suffit de voir l’arrivée supersonique de Minecraft sur le support. À la fin du mois, ça sera au tour d’Ultra Street Fighter II : The Final Challengers de venir mettre quelques bourre-pifs et on a justement pu poser nos mains dessus. De la belle castagne en 2D, ça donne envie, mais est-ce que ça fonctionne sur une telle machine ?




Lors de son annonce en janvier dernier, Ultra Street Fighter II n’a pas tardé à être taxé de « soupe réchauffée » par certains joueurs. On sait que Capcom est adepte de l’exercice et il est assez logique qu’un énième remake de la célèbre licence ait fait naître des commentaires plus ou moins gentillets. Et pourtant, l’éditeur ne s’est pas moqué des possesseurs de Switch : un graphisme HD qui claque, un contenu attirant, des fonctions de la console mises en avant… on a vu bien pire en terme de réadaptation. Mais sans plus attendre, voici les premières impressions !


Un héritage solide

En découvrant Ultra Street Fighter II sur Switch, les plus pointilleux ne tarderont pas à remarquer ses nombreux points de ressemblance avec Super Street Fighter II Turbo HD Remix (ouf !) puisqu’il en reprend, dans ses grandes largeurs, le graphisme et le contenu. Outre le mode arcade, avec une fin différente pour chaque protagoniste, un mode versus classique, une fonction en ligne (encore désactivée, il faudra attendre le test) ou encore un mode entraînement. A priori, rien de foufou donc mais ça reste, dans l’ensemble, très efficace. Heureusement, le jeu va un peu plus loin. D’abord, la coop’ fait son apparition et permet à deux joueurs (soit en duo, soit un joueur + l’IA) de se liguer pour défoncer le CPU. C’est très sympa mais on a du mal à comprendre pourquoi le tout se limite à 4 combats contre des boss (Akuma et Bison sont rejoints par les deux petits nouveaux : Evil Ryu et Violent Ken). Il y avait sans doute mieux à faire mais ce n’est pas non plus un scandale.


Grimez-vous en Ryu

Lors de l’annonce du jeu, Capcom avait glissé un très court extrait de la Voie du Hado. On pouvait y voir de l’action en vue subjective mais l’éditeur était resté discret sur cette séquence. Comme attendu, il s’agit bien d’un mode prenant en compte les fonctions gyroscopiques des Joy-con. Vous vous retrouvez dans la peau de Ryu et vous devez dézinguer les ennemis qui apparaissent à l’écran. Le tout à coup de Hadoken, de Shoryuken (Dragon Punch) ou encore de Tatsumaki Senpuu Kyaku (le fameux Hurricane Kick). Vous devez ainsi mettre à mal les sbires de Bison en profitant du moteur 3D de Street Fighter V et… c’est à peu près tout. On ne va pas se mentir, on attendait beaucoup plus de ce mode. Très vite lassant et gadget, il souffre en plus d’une reconnaissance de mouvements un peu aux fraises. En faisant n’importe quoi, on devient n’importe qui et on termine les premiers niveaux sans trop de mal. Vous en conviendrez, ce n’est pas le top pour l’intérêt…



Malgré ses petits défauts, Ultra Street Fighter II tombe à point nommé pour revitaliser le genre sur Switch. Le fait de pouvoir y jouer de différentes manières, en solo ou à plusieurs, apporte une souplesse d’utilisation incontestable. Et pour ne rien gâcher, les graphismes et les musiques sont vraiment de qualité. C’est fluide, ça bouge bien, c’est pêchu… on peut donc s’attendre à un belle surprise lors du test final. Pour l’heure, on doit encore parfaire nos combinaisons…

Éditeur : Capcom – Développeur : Capcom – Genre : Baston – Sortie : 26 mai 2017 – Plateforme : Nintendo Switch

14 mai 2017

Persona 5 : le meilleur J-RPG pour longtemps

Bien moins connue que des séries comme Final Fantasy ou Dragon Quest, la saga Shin Megami Tensei a su, au fil des années, s’entourer d’une communauté grandissante. Mais c’est véritablement son spin-off, Persona, qui est adulé par une frange de joueurs. Née en 1996, cette licence prône une approche différente des Shin Megami et suit le quotidien d’étudiants embarqués dans des mondes parallèles, où se côtoient songes, combats contre des créatures étranges et problématiques liées à l’adolescence. À la fois mature, décalé et doté d’un rythme incroyable, le titre d’Atlus est tout simplement le meilleur J-RPG du moment.



On ne change pas une formule qui gagne. Vous campez un lycéen qui vient d’être transféré dans un lycée de Tokyo. Au sein de cette nouvelle académie, il va se faire des amis qui, comme lui, sont un peu en marge de la société. En dehors des heures de cours, le gaillard crèche chez un ami de sa famille, un tenancier de bar, ou se farcit, avec sa bande de potes, des donjons appelés « palaces, dans le but de ramener à la raison des adultes dont le cœur a été corrompu. Ils se surnomment les « Fantômes Voleurs de Cœurs » (Phantom Thieves).


Dans les mains de la justice

Persona 5 débute de façon on ne peut plus rythmée. Tout commence par un cambriolage d’un casino qui tourne mal. Alors que vous êtes en train de vous faire la malle, la Police vous rattrape et vous fait passer un interrogatoire… musclé. Désormais face à votre avocate, vous n’avez pas d’autre choix que de relater les faits… faits, vous l’aurez compris, qui vont dessiner petit à petit votre folle aventure, le jeu se déroulant sous la forme d’un flashback. C’est ainsi que vous débarquez à Tokyo dans votre nouveau lycée. Malgré le désespoir de votre prof, qui aurait aimé qu’un individu comme vous soit transféré dans une autre classe, vous allez vivre le quotidien d’un étudiant japonais. Et c’est là que tout va s’accélérer…


Reclu et sauveur

Au sein de votre établissement, votre réputation est mise à mal. Alors que les autorités n’attendent qu’un faux pas de votre part, vous faites connaissance du cancre du lycée. Les bases de cette amitié vont mener à la création d’un groupe qui agit dans l’ombre. Persona 5, comme ses prédécesseurs, mêle le quotidien d’étudiants et de voleur de cœurs. L’intérêt du jeu réside justement dans cette double vie. En tant que lycéen, vous pouvez, avec vos amis, participer à une foule d’activités : aller au cinéma, gagner de l’argent en bossant, vous faire un resto, jouer aux jeux vidéo, aller aux bains publics, réviser vos cours… et ainsi développer vos relations au fil du temps. De cette manière, les liens que vous nouez se matérialisent par une amélioration de vos performances durant les combats.



Du côté des affrontements, il s’agit de donjons que vous arpentez pour voler le cœur d’adultes corrompus. Pour ce faire, vous devez atteindre la salle du trésor de chaque lieu (château, pyramide, musée…). À l’inverse du quatrième volet, les environnements ne sont plus générés aléatoirement mais demeurent toujours aussi labyrinthiques et faits de couloirs. Pas de doute, sur ce poin, c’est du bon gros J-RPG avec tout ce qu’il faut d’enchaînements stylés, de rixes au tour par tour et de Persona diverses et variées. L’ensemble est très efficace et il est même possible de dialoguer avec les créatures mal en point pour les enrôler.


À chaque joueur son expérience

Malgré l’absence de traduction française, Persona 5 a la bonne idée de proposer quatre mode de difficulté, dont le « Safe » qui permet de profiter de l’histoire sans se heurter à l’exigence des autres modes. Même en Normal, le titre d’Atlus se montre particulièrement coton. Pour optimiser ses chances de réussite, l’embuscade est indispensable. Concrètement, celle-ci permet de surprendre un ennemi en se faufilant jusqu’à lui ou en se cachant via un simili-système d’infiltration (ultra basique, on n’est pas dans Metal Gear Solid ou Splinter Cell). Il faut aussi veiller, lors de ses passages dans la Velvet Room, à fusionner ses Persona. Tout est une question de paramétrages et il sera également indispensable de passer par la case crafting pour créer, par exemple, des crochets pour ouvrir les coffres.



On pourrait penser que les dialogues incessants et les journées qui se répètent ont raison de notre patience mais Persona 5 impose un tel rythme qu’on a bien du mal à décrocher. C’est d’autant plus vrai que le jeu profite d’une patte artistique dingue ! Si la technique dépassée lui permet de tourner sur PS3, tout le reste est à applaudir. Le style graphique, absolument génial, est mis en valeur par des environnements réussis et des personnages ultra charismatiques. Les logos, l’interface, les looks des protagonistes… tout a fait l’objet d’un soin absolu et l’ensemble respire la classe. Et si les animations sont un peu en retrait, on ne peut que saluer l’excellence de la bande son, teintée d’acid-jazz et rock symphonique. Les séquences animées, quant à elles, sont sublimes et apportent un impact supplémentaire à une aventure qui nous en met plein la tronche.


Conclusion du rédacteur : FANTASTIQUE


Il était attendu au tournant et il ne déçoit pas. Persona 5 est une véritable baffe sur le plan narratif et artistique. Plaisant à prendre en main, il impose un rythme soutenu et dépeint des thèmes matures et fédérateurs (viol, harcèlement, suicide, corruption…). Ce n’est pas souvent que l’on est confronté à une telle maîtrise et le jeu démontre, à qui veut l’entendre, que les développeurs japonais ont encore du talent à revendre. Bien qu’il soit une critique à peine voilée de la société nippone, Persona 5 a également un écho en occident. C’est sans doute pour cela (son gameplay hybride, sa propension à nous grimer en justicier masqué…) qu’il est si passionnant. À faire absolument.



Points positifs :


Gameplay hybride

Complètement fou artistiquement

Les héros, géniaux

La bande son qui tabasse

Les thèmes, matures et contemporains


Points négatifs :

Une quantité faramineuse de blabla (que l’on peut passer)

Pas de traduction française

Rien d’autre, ne cherchez pas…




Éditeur : Atlus – Développeur : Atlus – Genre : RPG – Sortie : 4 avril 2017 – Plateformes : PS4, PS3

13 mai 2017

Puyo Puyo Tetris : le combo salvateur

Dans l’univers de la baston, l’option du crossover est assez fréquente, surtout depuis l’époque des Capcom VS SNK, licence qui a véritablement démocratiser cette nouvelle tendance. Dans les autres domaines en revanche, cette combinaison de deux univers est beaucoup plus rare. Aussi, quand les deux géants du genre réflexion sont appelés à se réunir, la curiosité est de mise. On lance une partie, puis une seconde… et on ne lâche pas cette nouvelle pépite annoncée lors de la conférence Switch de janvier dernier. Pourquoi ? Comment ? On vous dit tout !



Puyo Puyo Tetris, c’est d’abord un univers complètement loufoque qui rappelle l’univers des Wario Ware. 24 personnages au look improbable sont sélectionnables et instaure une ambiance bon enfant, souvent drôle et immersive. Pour profiter de cet enrobage de qualité, les développeurs ont eu la bonne idée d’instaurer un mode Aventure. Celui-ci, intégralement en anglais comme l’ensemble du jeu, vous permet ainsi de participer à une série de missions dispatchée en plusieurs chapitres. On passera rapidement le scénar’, qui n’est qu’un prétexte pour vaincre ses adversaires, pour se concentrer sur les différents défis proposés. Le joueur est amené à braver de multiples épreuves aux règles amusantes et variées. En fonction des performances, le programme octroi une à trois étoiles qui donnent plus ou moins de crédits. Dans l’esprit, le mode Aventure est classique mais il permet de débloquer tous les bonus (personnages, décors, musiques…) que contient le jeu. Quant aux crédits me direz-vous ? Eh bien, ils servent de monnaie locale pour acquérir les différents objets/bonus de la boutique. Autant dire que pour tout débloquer, vous en avez pour un petit moment. Et c’est loin d’être terminé…


Une générosité totale

Alors qu’on pouvait craindre un contenu un peu famélique, c’est tout le contraire qui se présente aux joueurs. Puyo Puyo Tetris est un véritable gratin garni, avec tout ce qu’il faut comme modes de jeu pour ne pas se lasser. Le titre de SEGA ouvre l’accès à un grand nombre de variantes, aussi bien solo que multi (jusqu’à 4) pour prolonger le plaisir. On retrouve ainsi l’incontournable Versus auquel viennent se greffer cinq modes inédits : Fusion, Swap, Party, Big Bang et enfin Challenge. Comme son nom l’indique, Fusion mélange les Puyos et les Tetriminos (les barres de Tetris) qui tombent les uns après les autres. Swap, quant à lui, fonctionne avec un principe de compte-à-rebours. Vous jouez en alternant, toutes les 20 secondes, les Puyos et les Tetriminos. Avec Party, le jeu est agrémenté de blocs spéciaux qui viennent influencer le déroulement de la partie, via des effets qui impactent vos exploits. Le Big Bang, qui est sans doute l’un des plus funs, car il s’agit de multiplier, à grande vitesse, les successions de lignes ou de Tetriminos pour vaincre son adversaires. Enfin, le Challenge est un concentré d’épreuves en solo faisant office de parcours intensif. Inutile de vous dire qu’avec tout ça, il y a de quoi faire, surtout quand on sait que les 5 premiers modes proposent deux variantes : Battle ou Endurance, cette dernière s’apparentant à une sorte de mode survie. Vous l’aurez compris, avec Puyo Puyo Tetris, les créateurs du jeu ne se sont pas moqués de vous !


La formule conviviale

Avec son visuel coloré et accrocheur, la cartouche Switch fait immédiatement de l’œil. L’ensemble reste lisible la plupart du temps et les teintes sont bien choisies pour éviter de se choper la myxomatose. Il faut dire que le jeu va vite, très vite et que la concentration est de mise pour réussir l’ensemble des défis proposés. Au-delà de son aspect graphique, le jeu offre également des mélodies sympathiques et démontre, dans sa globalité, tout son sérieux. Puyo Puyo Tetris est indéniablement un jeu soigné et passionnant. Finalement, les seuls reproches qu’on peut lui faire, c’est d’être obligé de se coltiner une traduction intégralement en anglais. Vu le plaisir qu’on prend à aligner les Puyos et les Tetriminos, on ne va pas se plaindre pour si peu…



Conclusion du rédacteur : TRÈS BON

Pas besoin de peser 20 Go pour se faire une place de choix dans les sorties du moment. Puyo Puyo Tetris, en combinant deux mastodontes du genre réflexion, démontre toutes ses qualités en quelques minutes. Fun, varié et visuellement réussi, il offre tout ce qu’on attend de ce type de production, aussi bien en solo qu’en multijoueur. Franchement, si vous aimez le style et que vous avez une Switch, vous pouvez succomber sans hésiter. C’est assurément un jeu qui deviendra un classique de la console de Nintendo. J'y retourne !



Points positifs :

Agréable à l’œil

Nombreux modes de jeu

Plaisir immédiat

Des bonus à débloquer

Fun, rapide et accessible

Le prix attractif

Points négatifs :

Les tutoriaux non jouables

Intégralement en anglais

Le scénario du mode Aventure, euh…


Éditeur : Deep Silver – Développeur : SEGA – Genre : Réflexion – Sortie : 27 avril 2017 – Plateformes : Nintendo Switch