Resident Evil Revelations : Plongée en eaux troubles

De l’aveu de bien des joueurs et fans de Resident Evil, l’épisode Revelations est celui qui a redonné le sourire après des années de perdition. Il faut dire que l’épisode 3DS est assurément l’un de ceux qui se rapprochent le plus de l’aura originale de la série. Flippant à de nombreuses reprises et doté d’une réalisation très propre, cet opus demeure l’une des pépites de la Nintendo 3DS. Malgré quelques défauts et un character design assez étrange (pour certains protagonistes), il reste une véritable réussite. Soucieux de le proposer au plus grand nombre, Capcom l’a proposé une première fois sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC. Aujourd’hui, le titre ressort sur les machines du moment avec la ferme intention d’offrir la mouture la plus aboutie qui soit : résolution 1080p, boost graphique sur les personnages et décors, amélioration de la fluidité… rien n’est laissé au hasard ! Une nouvelle fois, pénétrons dans la pénombre du Queen Zenobia !



Bien avant les mensurations aguicheuse de la belle Jill (ou la proéminence de la musculature de Chris, c’est selon), cet opus Revelations nous étonne par son incontestable beauté. Même si le passage HD révèle quelques textures assez moyennes par moment, il faut reconnaître que le titre reste très joli à regarder. Les protagonistes que l’on incarne sont parfaitement modélisés, tandis que les décors fourmillent de détails, notamment avec des effets de lumière très convaincants. Plongé au cœur d’un navire qui agit comme une véritable entité, le joueur doit une nouvelle fois faire face à une tripotée d’infectés en manque de bidoche. Comme on pouvait malheureusement s’y attendre, ce Resident Evil ne brille pas par son scénario. Sans trop en dévoiler, sachez qu’il sera une nouvelle fois question de menace terroriste, avec le sempiternel virus créé pour éradiquer l’humanité toute entière. En un mot : la routine, même si on sent un réel effort de la part de Capcom de proposer une trame plus étoffée qu’à l’accoutumée. C’est juste dommage que le tout soit entaché de grosses ficelles qu’on voit venir à des kilomètres.


Péril en haute mer

Alors que les bourrasques violentes viennent frapper votre visage, vous montez à bord de ce qui pourrait être votre futur tombeau. Resident Evil : Revelations puise sa force dans une atmosphère étouffante, servi par des doublages (en français) d’une qualité indéniable. Malgré l’arrivée sur consoles de salon, toutes les petites errances techniques n’ont pas éradiqués. Les temps de chargement restent parfois longuets et on note quelques ralentissements à droite et gauche, mais rien de bien méchant. Dynamique, immersive et variée, la galette réussit le pari de se renouveler constamment, malgré son contexte claustrophobique. Il ne vous tardera pas à user de la gâchette, le jeu ne s’encombrant pas de longueurs inutiles. Ce qui est appréciable, c’est que les évènements déclencheurs sont bien amenés, et qu’on ne s’attend pas toujours à l’apparition d’un monstre. Les sursauts sont garantis !


Plongée en eaux troubles

En arrivant sur les machines du moment, la séquelle Revelations établit un véritable retour aux sources de la saga et s’offre une sacrée cure de jeunesse. Si elle conserve l’héritage d’action amorcé par les épisodes 5 et 6, les sensations qu’elle procure nous rappellent les belles heures du manoir de Racoon. Oppressants comme les cales d’un tanker à la dérive, les douze chapitres de l’aventure principale font dans la variété : on incarne une foule de personnages, des vieux de la vieille aux nouveaux venus. Et sans vouloir enfoncer une nouvelle fois le couteau dans la plaie, les personnages masculins manquent vraiment de charisme, au contraire des nanas qui sont plutôt canons. M’étonnerait pas que l’équipe de développement soit essentiellement composée d’hommes, vu la plastique de Jill ou Jessica.

Que l’on préfère un système de visée façon FPS ou derrière l’épaule (à la manière de Resident Evil 4), les options proposée par Resident Evil : Revelations sont nombreuses. Évidemment et surtout dans les dernières heures de l’aventure, le second stick se révèle être un atout non négligeable (il faut rappeler qu’à la sortie de l’original, Capcom a vendu un « second stick » installable sur la portable de Nintendo), notamment pour straffer aux détours des couloirs du navire. Constat de la souplesse et de la réaction des commandes, Capcom a parfaitement pensé le gameplay de son bébé pour satisfaire le plus large public


Y a Peter qui fait du boucan dans les waters

En terme d’ambiance, ce nouveau Resident Evil est une révélation, c’est le cas de le dire. En effet, un casque audio n’est pas de trop pour juger de la qualité de la bande sonore : gargouillements, hurlements et notes dissonantes sont là pour nous plonger dans cette histoire d’embarcation à la dérive. Si les ennemis de base ne bénéficient pas d’un design exceptionnel, leur emplacement souvent pervers et les munitions très limitées (un vrai problème lorsque l’aventure touche à sa fin !) suffisent à maintenir la pression sur le joueur. Quid de cette femme-mutante éclairée par notre lampe torche, qu’on voit se ruer sur nous dans un hurlement absolument atroce ? On a beau être habitué à du grand spectacle sur consoles de salon, cela fait toujours son petit effet.


Munitions illimitées

En définitive, a contrario de Mercenaries 3D, cet opus Revelations offre un contenu plus qu’honorable. En plus de l’histoire d’une dizaine d’heures rejouable en mode New Game +, on retiendra aussi le mode Commando. Débloquées lors de la campagne solo, ces missions spéciales offre une dose de challenge supplémentaire : les ennemis sont plus nombreux, plus coriaces, et les munitions encore plus rares (d’une manière générale, ce mode a été sérieusement enrichi, avec des protagonistes inédits, armes, costumes… etc.). Ajoutez à cela la possibilité d’effectuer ces opérations à deux en coopération (en ligne) et vous obtenez au final un jeu tout simplement long et prenant. Bien sûr, on pourra toujours regretter cette sensation de survol, notamment avec des personnages peu originaux, ou des pans tronqués du gameplay d’un Resident Evil habituel (par exemple, les énigmes sont quasi-inexistantes ou très sommaires). Mais l’ambiance et surtout le rythme de cette aventure marine sont si bien maîtrisés, qu’il serait dommage de passer à côté. On pourra peut-être regretter que la progression en épisode (à la manière d’une série télévisée) ait été conservée mais en même temps, c’est ce qui fait le charme de ce volet.

Conclusion du rédacteur : BON


Très convaincant sur 3DS, Resident Evil Revelations est vraiment un épisode qui mérite d’être découvert, notamment pour son ambiance. Alors oui, le jeu a vieilli et certains pans de l’aventure sont moins inspirés que d’autres mais le Queen Zenobia, qui fait office de manoir flottant, se montre particulièrement immersif (et il est loin d’être le seul environnement que vous découvrirez). Pour couronner le tout, sachez que ce titre de qualité est vendu pour une vingtaine d’euros. Autant dire qu’il serait dommage, si vous êtes fan de la série, de vous en priver.


Points positifs :

Le Queen Zenobia

L’ambiance à la RE

Réalisation vieillissante mais propre

Tout petit prix


Points négatifs :

Gameplay très rigide

Scénario qu’on sent venir

Certains passages moins inspirés


Éditeur : Capcom – Développeur : Capcom – Genre : Survival horror – Sortie : 29 août 2017 – Plateformes : PS4, Xbox One
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