Judgment : Yakuza en mode Phoenix Wright

Calqué sur la série des Ryu ga Gotoku, Judgment est la nouvelle œuvre de l’emblématique Toshihiro Nagoshi, figure historique de SEGA. Par conséquent, si vous vous attendiez à vivre une expérience totalement différente des Yakuza, il est probable que vous passiez votre chemin. Même si l’intrigue gravite autour de la loi et de la justice, les mécaniques de jeu restent très proches de ce qu’on a connu auparavant. Mâtiné de baston, d’exploration et d’interactions entre les personnages, Judgment conserve le feeling des aventures de Kazuma Kiryu tout en s’appuyant sur la mise en scène percutante à laquelle nous a habitué le Ryu ga Gotoku Studio. Par conséquent, difficile de rester insensible, surtout quand l’intrigue nous transporte. Il n’y a pas de doute, ils savent y faire ces talentueux Japonais !
On ne peut pas dire que la vie a épargné Takayuki Yagami. Alors qu’il n’est qu’un tout jeune avocat, il commet une erreur de jugement et acquitte un homme qui, à peine innocenté, assassine sa petite-amie. Pas le top pour débuter une carrière au barreau. Trois ans plus tard, le temps a passé mais les cicatrices sont toujours là. Yagami a créé une agence de détective et il fait équipe avec son vieux compère, un ancien yakuza du nom de Kaito. Les affaires – qui sont souvent des histoires d’adultère – ne sont guère passionnantes mais le duo survit. Jusqu’au jour où…
MISSION DÉTECTIVE
Sans révéler quoi que ce soit, sachez que leur petite vie « tranquille » va soudainement s’accélérer. Meurtres, conflits entre bandes rivales, affaires de gros sous… le quotidien de Yagami va voler en éclats. Ainsi, tout au long des 13 chapitres, vous allez tenter de faire toute la lumière sur des affaires, le tout sous la forme d’une série interactive exploitant différentes mécaniques de gameplay. Comme expliqué dans l’intro, Judgment reprend, dans les grandes lignes, toutes les ficelles de la licence Yakuza. La mise en scène est très cinématographique et les séquences jouables naviguent, pêle-mêle, entre de l’exploration, du combat, du pilotage de drone (pour repérer des individus) et de l’infiltration. Ainsi, cette œuvre a le mérite d’être plus variée, à notre sens, que la série dont elle s’inspire. Yagami est amené à crocheter des serrures, poursuivre un fuyard (avec les QTE à la Shenmue qui vont bien) ou encore analyser une scène de crime. Un peu comme si on avait transvasé la saga de Capcom, Phoenix Wright, dans les rues de Kamurocho. Ainsi, si l’intrigue prend son temps à démarrer, le rythme s’accélère et on ne décroche plus.
YAKUZA BIS
Les missions sont découpées sous la forme d’objectifs principaux et annexes auxquelle vient s’ajouter une foule d’activités diverses et variées. En ville, au lieu de suivre les missions, vous pouvez tout à fait vous adonner aux jeux d’argent, aux fléchettes, à la course de drones (oui, oui) ou encore aux sempiternels jeux d’arcade. Et pour le coup, SEGA n’a vraiment pas pris les joueurs pour des imbéciles en offrant carrément, tenez-vous bien, Virtua Fighter 5, Space Harrier, Fighting Vipers ou encore Motor Raid ! Il existe même une parodie complètement déjantée de House of the Dead. D’ailleurs, en parlant de folie, sachez que ce Judgment n’a rien à envier à la série Yakuza. Le ton est mature, certaines séquences sont débiles à souhait et il est souvent très drôle de lire les pensées des gens qui se baladent dans la rue, surtout quand ça tourne autour du sexe. Le quartier de Kamurocho est d’ailleurs incroyablement vivant et prend une atmosphère toute particulière la nuit. L’occasion de parler de la réalisation du jeu.
PLUS VRAI QUE NATURE
Il n’y a pas de doute, Judgment est un titre absolument superbe. Se balader dans Kamurocho est un délice de tous les instants. Sans surprise, on reconnaît tous les lieux emblématiques de Kabukicho et la modélisation des personnages principaux séduit instantanément. D’ailleurs, Yagami a un certain charisme (son modèle n’est autre que Takuya Kimura, un chanteur, danseur et acteur très célèbre au Japon) et il est bien plus souple que Kiryu. Il peut d’ailleurs opter pour deux styles de combat, l’un très vif, et l’autre plus bourrin. En combat, le joueur peut ainsi choisir, à la volée, l’approche à adopter face à un tel ou tel adversaire. Cela donne lieu à des séquences ultra spectaculaires, comme lorsque Yagami s’aide d’un mur pour surprendre son vis-à-vis. Au bout d’un moment, le « Heat Actions » devient accessible et permet de passer dans une sorte de mode enragé à la Berserk.

Conclusion du rédacteur : TRÈS BON

Dépaysant et superbement réalisé, Judgment est l’une des bonnes surprises de ce début d’été. Le personnage principal est attachant et la progression très cinématographique fait qu’on ne décroche pas. L’intrigue est bien amenée, la traduction française (un gros plus par rapport à Yakuza) est vraiment réussie et on est happé par cet univers à la fois sombre, parfois très drôle et surtout libre. Nul doute que nous n’en sommes qu’au début d’une nouvelle licence et ce n’est pas pour nous déplaire.  
Points positifs :
  • Les personnages
  • La traduction française
  • L’ambiance
  • Un Kamurocho plus dépaysant que jamais
  • Réalisation au top
  • Intrigue et mise en scène réussies
  • La liberté et les jeux d’arcade proposés
Points négatifs :
  • Un peu long à démarrer
  • Quelques phases de jeu moins intéressantes
  • De légers ralentissements par endroits
  • Pas de bar à hôtesse, ni de karaoké
  • Courses-poursuites un peu longuettes
Éditeur : SEGA – Développeur : SEGA – Genre : Action/Aventure – Date de sortie : 25 juin 2019 – Plateforme : PS4
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