Godfall : Le domaine des dieux

Il est de ces jeux qui se bonifient à mesure que l’on progresse. En nous penchant sur le cas de Godfall, ce n’est pas vraiment ce à quoi on s’attendait et c’est pourtant le ressenti qui ressort après nos longues heures de jeu à dégommer des créatures rampantes et autres soldats solidement armés. Vu comme une vitrine technologique des capacités de la nouvelle génération, le protégé de Counterplay Games avait tout pour se borner à ses beaux graphismes. C’est d’ailleurs la sensation qui émerge lors du tutorial avant que celle-ci ne s’estompe grâce à un univers enchanteur et des combats aussi fracassants qu’efficaces. Un défouloir classique par sa direction (forcément un peu répétitive pour son approche beat’em up) mais surprenant. 


Du bourre-pif ! Voilà ce que propose Goldfall. Dans cette aventure en vue à la troisième personne, le joueur incarne un héros mythologique qui doit se débarrasser des sbires de de son frère, Macros, pour ensuite se confronter à son vis-à-vis familial. En clair, c’est le boxon et la fratrie est appelée à s’entredéchirer. Pour parvenir à ses fins, l’avatar va ainsi traverser d’immenses contrées pour défier les ignominies qui peuplent ces lieux. Corps-à-corps, utilisation de techniques à distance, sorts magiques… tous les moyens sont bons pour terrasser la vermine. Entre chaque exploration, le joueur se retrouve au cœur d’un HUB pour améliorer son équipement ou faire un briefing avec l’entité du coin. La construction est plutôt basique et repose sur une montée en puissance pour visiter des endroits infestés de créatures de plus en plus résistantes. Clairières pourpres, plaines alluviales, chutes prismatiques, caldeira de cobalt… les noms des niveaux sont idylliques et respirent la nature mais les préserver ne sera pas de tout repos. Pour vaincre Macros, le héros devra, par exemple, résister aux assauts incessants des ennemis dans une tour ou encore se rendre dans un endroit appelé le Repos du Leviathan. Charmant programme, n’est-il pas ?


Terres maudites

Godfall a été l’un des premiers jeux next-gen dévoilés et il porte forcément un poids. Par conséquent, il ne faut pas trop en attendre. Non pas qu’il soit mauvais (loin de là, on y reviendra) mais il n’a rien de plus qu’un titre de la génération précédente en termes de gameplay. On traverse des contrées, on cogne, on passe à une autre zone, on cogne et ainsi de suite. De temps à autre, on se lance dans une collectionnite pour ouvrir des coffres et récupérer des artefacts… et c’est à peu près tout. La mise en scène reste assez plate, les voix sont en anglais (avec des doubleurs qui semblent réciter des textes) et la progression est ultra répétitive. Il y a bien des téléporteurs pour varier un peu les déplacements mais il n’y a rien d’inédit dans la démarche. Et là, beaucoup quitteraient le test pour aller voir ailleurs en se disant que Godfall, décidément, n’a pas grand-chose à offrir. Si ça peut s’entendre, c’est aller un peu vite en besogne.


De réelles qualités

D’abord, la direction artistique du jeu, avec ses armures à la Saint Seiya et son approche mythologique, est très intéressante. L’ensemble est coloré, pêchu et donne un look très classe à des graphismes qui sont dignes des premiers titres entrevus sur next-gen. Le jeu est super beau, très flashy, presque « too much » avec sa myriade d’effets et de particules, mais c’est ce qui fait son charme. Ensuite, le gameplay est ultra dynamique. Les combinaisons sont nombreuses, le héros dispose de finish moves spectaculaires et on peut manipuler plusieurs armes et objets pour se défaire des belligérants. Les impacts sont bien rendus et les combats sont indéniablement une grande réussite. De quoi profiter pleinement du bestiaire ultra varié (70 modèles !). Pour terminer, l’interface offre un panel de possibilités intéressantes : équipement, armurerie, compétences, ressources… il est important d’équilibrer son inventaire pour réussir chacune des missions. Tout cet ensemble fait que le jeu est accrocheur et qu’on a envie de continuer pour découvrir les différents environnements. Et comme, en plus, on peut se faire la campagne jusqu’à 3 joueurs online…


VERDICT : BON


Godfall a peut-être moins d’aura que d’autres titres comme Spider-Man : Miles Morales ou Demon’s Souls mais il tient ses promesses en matière de beat’em up ou plutôt de Slasher Looter comme aiment l’appeler ses développeurs. Graphiquement impeccable, le jeu est certes répétitif mais dispose d’un gameplay dynamique aux combos dévastateurs. Malgré l’impression de répéter les mêmes actions, il donne l’envie de continuer pour obtenir les meilleures armes. C’est sans doute une œuvre que l’on retrouvera très rapidement en occasion et qui sera à dix balles dans les bacs des magasins spé dans un an mais il assure dans son domaine. Un jeu vraiment sympatoche.

Points forts :

Explosion visuelle
Gameplay avec du punch
La galerie de combos
Le bestiaire étendu
Les musiques
Un jeu qui s’assume

Points faibles :

Très répétitif, pas assez de variété dans les objectifs
Mise en scène ultra plate
Doubleurs peu motivés
Un scénario inutilement alambiqué

Éditeur : Gearbox Software – Développeur : Counterplay Games – Genre : Action – Date de sortie : 12 novembre 2020 – Plateforme : PlayStation 5
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