30 janv. 2023

M6 : Dites 66 minutes, vous nous prendriez pas pour des cons ?

Chaque dimanche, en fin de journée, c'est le même rituel. TF1 et M6 en profitent pour balancer leurs reportages avec un appétit souvent gourmand pour le luxe, le strass et les paillettes. Parfois, il y a quelques interviews exclusives sympa et il arrive que certains sujets soient complétement à côté de la plaque. Dernier exemple en date avec 66 Minutes et les passions « inavouables ». Comme on pouvait s’y attendre, le jeu vidéo n’y échappe pas et le sujet est traité avec un foutage de gueule intersidéral ! 

Outre les clichés par dizaine et complètement à la ramasse (mec divorcé, gamins qui bouffent de la nourriture en boite…), on y découvre un comptable de métier qui a « honte » de jouer aux jeux vidéo à son âge. À 47 ans, c’est sûr que c’est totalement inavouable… Non, mais ces gens de la télé vivent dans quel monde ? On leur rappelle l’âge moyen du joueur français ? C’est à vomir.

Mais le plus ubuesque dans ce reportage, c’est que rien ne va ! Genre le mec en costard débarque du taf, balance à ses mômes de bouffer des raviolis pendant que lui s’adonne à Fortnite via une PS4 posée à même le sol sur le carrelage. En parallèle, on apprend qu'il aurait dépensé 10 000 euros (alors qu'il est encore sur PS4 Fat et ne joue, a priori, qu'au titre d'Epic). Mais, bien sûr ! Et derrière, au moment du coucher (EN PLEIN JOUR sinon c'est pas drôle), il les invite à éteindre leur FIFA car il faut aller se pieuter.  Ben voyons. 

En 2023, il serait plus que temps que les chercheurs de buzz journalistes retrouvent un tant soit peu de crédibilité.

Lamentable. À visionner en replay pour celles et ceux qui veulent gerber. Ils nous prennent vraiment pour des cons (même si l'individu en question existe, on sent bien que tout est soigneusement scénarisé). 


MAJ : On me fait remarquer que le meuble n'est pas aligné par rapport au mur et que la plante tire une gueule pas possible. JPP 😂 Tu parles d'un gamer qui passe 6 heures par jour sur son jeu ! 

25 janv. 2023

Scrap Riders : Énigmes, baston et humour pour ce point'n click old school qui dépote !

Alerte ! Rast et son gang des Scrap Riders débarquent sur Nintendo Switch et PC ! Lore à la Mad Max, humour corrosif rappelant Full Throttle et graphismes en pixelart, voilà un trip oldschool qui s’assume ! Entre point’n click caustique et beat’em up déjanté, le studio espagnol Games for Tutti se joue des codes du genre et multiplie les références à la pop-culture et au monde du jeu vidéo. Alors que le début d’année 2023 est un peu poussif en matière de sorties vidéoludiques, cet OVNI motorisé a de sérieux atouts pour s’imposer. On a beaucoup aimé et on vous explique pourquoi. 

Le héros de notre aventure, Rast, n’a rien du sex-symbol à même de faire tomber toutes les minettes. Sa cabine est un vrai dépotoir et la découverte de l’avatar se résume à un mec défoncé, en slibard et affalé sur son pieu. Après une fête bien arrosée, notre gaillard se réveille. C’est l’occasion des premières interactions avec l’environnement et la mise en application d’un tutorial savamment amené (en gros, il faut débusquer un code pour ouvrir un placard où se cache un adaptateur import pour une cartouche de jeu). En plus d’afficher les poncifs du point’n click, Scrap Riders répond aussi aux mécaniques des beat’em up, à l’ancienne, avec la combinaison de différents boutons/touches (poing, pied, saut, coup puissant, etc.). Côté interface, l’ensemble fait dans l’efficace avec une barre de vie et une barre de furie – qui se remplit quand le personnage frappe ou se fait frapper. De quoi se défaire d’un encerclement de loubards prêts à vous rosser !


Tout moteur dehors !

Impossible de ne pas repenser à Full Throttle au moment où Rast, accompagné de son pote androïde, sillonne les terres arides d’un monde à la Mad Max. Enfourchant sa bécane, il fonce jusqu’à un bar où l’attend toute une galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres. Entre le saoulard du coin complètement éméché, la chasseuse de primes trash, la pépée aux poumons généreux et le tenancier louche, il y a de quoi faire ! Scrap Riders navigue ainsi entre les énigmes inhérentes au genre, entre obtention de codes et association d’objets, et les séquences de baston à la Street of Rage, boss compris. L’ambiance du jeu est géniale et on tombe sous le charme de cet univers transpirant l’amour pour la science-fiction, le cyberpunk et les œuvres cinématographiques des années 1980/1990. Les noms d’oiseau fusent, l’humour (sous la ceinture) est percutant et le titre n’est jamais avare en boyaux étalés sur la sacro-sainte bien-pensance de cette époque de fragiles où le moindre second degré doit être détaillé et expliqué (mode vieux con en marche, mais ça fait du bien). 

En dépit d’un bestiaire un peu chiche et qui affiche plus ou moins les mêmes patterns d’animation, Scrap Riders manie l’humour et la castagne pour notre plus grand bonheur. Pour mettre un terme à la conspiration, Rast va coller de sacrées roustes, en plus de se frotter à des individus prêts à tout pour annihiler son gang. Les boss sont d’ailleurs l’occasion de mettre à profit les différentes techniques, tout en profitant d’environnements soignés (et variés), d’animations léchées et de finish sauce cartoon bien amenés. On peut aussi lâcher un mot sur les séquences de piratage qui en rendra fou plus d’un. Bref, durant les six heures réclamées par le jeu, on s’amuse à déambuler dans un monde barré, hilarant, mais qui n’est, malheureusement, pas parfait. 

Scrap Raiders

Si le jeu, dans sa globalité, est plutôt bon, il est entaché de défauts qui ont tendance à hacher l’expérience. À mon sens, le plus gros problème provient des allers-retours et du manque d’inventivité dans le level design. On aurait souhaité que la progression soit plus ambitieuse et propose, pourquoi pas, des phases à moto pour pousser le concept jusqu’au bout. L’autre point dommageable vient de l’absence de multijoueur, même si on peut concevoir que cette intégration aurait complexifié l’aventure pensée pour une épopée en solo. Mais dans le cadre d’un mode dédié, l’idée aurait eu de la gueule. Certains jugeront également que les séquences de combat, malgré leur dynamisme, manquent de surprise (là encore, dans le level design ou les patterns ennemis). Malgré cela, et même s’il est bavard, Scrap Riders est un périple qui se déguste grâce ses persos complètement perchés, son rythme et ses clins d’œil incessants à la pop-culture. Manier point’n click et beat’em up était un sacré défi, mais pour ce premier jet, Games for Tutti a vraiment assuré ! Le studio dispose de tous les ingrédients pour faire une suite encore plus ambitieuse. Et on ne demande que ça !

BON

Avec son ton à la Full Throttle et son univers singulier en pixelart, Scrap Riders est la bonne surprise de ce début d’année. Fort d’un concept original, mêlant beat’em up et point’n click, le titre de Games for Tutti en a sous le carénage et nous propulse dans un monde complètement déjanté où l’humour, les dialogues grinçants et l’hémoglobine vont de pair. Avec sa bande-son rock et son scénar’ tourmenté, voilà un jeu d’enquête/baston à même de faire vrombir tous les PC et Nintendo Switch ! Il ne lui manque pas grand-chose (level design plus inspiré, un mode multijoueur, moins d’allers-retours…) pour en faire un grand. Vivement une suite !

 

Points positifs :

Les persos complètement déjantés

Les références à la pop-culture

Le mélange point’n click / baston

L’atmosphère visuelle et musicale

Un humour corrosif qui prend aux tripes

 

Points négatifs :

Trop d’allers-retours dans les phases point’n click

Pas de mode multi

Un level design un peu trop en ligne droite

 

Éditeur : Microids / Développeur : Games for Tutti / Genre : Point’n Click – Beat’em up / Date de sortie : 9 janvier 2023 / PEGI : 16 / Supports : Nintendo Switch, PC

20 janv. 2023

Rendez-vous avec The Share Players ce vendredi 20 février !

 Ce vendredi, à 21 heures, on se retrouve sur la chaine YouTube de The Share Players pour revenir sur l'histoire mouvementée de la Saturn et de la Dreamcast de SEGA. Cela fait un petit moment que je n'ai pas mis le nez dans mes volumes de Génération SEGA, ça va être l'occasion de retrouver cette ambiance un peu folle de la firme de Haneda des années 1990.


J'en profite pour rappeler que les deux volumes de Génération SEGA (éditions standard et collector) sont toujours disponibles sur le site officiel des Éditions Omaké Books

19 janv. 2023

Lunistice : Le tanuki vers la lune !

Totalement débordé en ce début d’année 2023, votre serviteur a enfin pris le temps de lancer ce petit jeu qui traîne sur sa Nintendo Switch depuis de longues semaines. Édité par Deck13 Spotlight et développé par le studio A Grumpy Fox, Lunistice est un titre qui nous a émerveillés, moi et mes enfants. Réalisé par une seule et unique personne, ce titre en 3D replonge les joueurs dans l’époque insouciante des consoles 32-bits. Avec son look très Saturn/PlayStation et son prix minuscule (5 euros), voilà une œuvre toute mignonne et plus fûtée qu’on ne le pense.

Le topo de Lunistice est assez étrange. Un narrateur raconte que l’intrigue se déroule en 2453 et qu’il effectue, depuis un an, des expériences de simulation. Alors qu’il cherche encore à comprendre le système, le joueur est propulsé dans un monde étrange. Votre rôle, si vous l’acceptez (tiens, ça me dit quelque chose ça), sera de récolter des artefacts en évoluant dans des niveaux tarabiscotés au possible et qui rappellent des titres comme Ninpen Manmaru sur Saturn. Vous incarnez Hana, une adorable tanuki (une sorte de raton-laveur) capable d’effectuer une attaque à la Crash Bandicoot ainsi qu’un double-saut. Dans l’esprit, le jeu est un gentil platformer qui mise avant tout sur le level design (en somme, vos réflexes) et la variété des environnements (bonbon, ambiance asiatique…). Le bestiaire est très limité et il ne faut pas s’attendre à une aventure ambitieuse, tant dans la progression que dans le scénario – même si celui-ci est plutôt rigolo. Pour avancer, on récupère divers collectibles, tels que des origamis, des lettres (H, A, N, A) et un objet particulier par niveau (dans le premier, c’est une clé, dans le second, un dossier, etc.). 

De gros polygones et plein de couleurs

Ce que l’on retient de l’expérience, c’est surtout son ambiance graphique. Bien que le jeu affiche des décors et personnages en haute résolution, on est frappé avant tout par ses gros polygones qui nous font replonger dans l’atmosphère des années 90 et de la démocratisation de la 3D sur console. Même si les 15 niveaux se terminent vite, on garde un bon souvenir de ce petit jeu. L’ensemble est fluide, il y a plein de petites idées intéressantes (des rails pour glisser, des plate-formes mobiles…). Se dire qu’il a été réalisé par une seule personne laisse songeur, même si, par cet aspect, il n’y a rien de foncièrement original dans l’approche de cette escapade de 5/6 heures. Un titre indé à découvrir à petit prix, encore plus si on aime les univers mignons et colorés. 


BON

Que retenir de Lunistice ? Qu’il est un hommage réussi aux jeux des consoles 32-bits. En matière de graphismes, l’utilisation de gros polygones colorés donne un cachet visuel unique au jeu et il y a des musiques (très années 90 dans l’esprit) très entraînantes. Chaque nouvel environnement est l’occasion de découvrir de nouvelles mécaniques de gameplay et le challenge, sur certains niveaux, est vraiment au rendez-vous. Une expérience à découvrir !


Points positifs :

Maniabilité du personnage agréable

Les musiques très jeux des années 90

Le graphisme « poly » très original

Un bon petit challenge parfois

 

Points négatifs :

Le scénario rigolo, mais qui tient sur un timbre-poste

Bestiaire trop limité

Un peu court en ligne droite

 

Éditeur : Nintendo / Développeur : A Grumpy Fox / Genre : Jeu de plate-forme / Date de sortie : 10 novembre 2022 / PEGI : 3 / Supports : Nintendo Switch, PC