Test - DMC Devil May Cry - 360/PS3


Éditeur : Capcom
Développeur : Ninja Theory
Date de sortie : 15 janvier 2013


Regard ténébreux, sourire bright, grande gueule et minois à faire pâlir toutes les minettes, le Dante 2013 ne manque pas de charisme. Si l'occidentalisation d'une série comme Devil May Cry pouvait faire peur, il faut admettre que Capcom n'a pas choisi le dernier des studios pour réaliser cette suite (ou plutôt cette préquelle) tant attendue. En effet, ce sont les britanniques de Cambridge, et plus précisément de Ninja Theory, qui ont travaillé d'arrache-pied pendant trois ans sur le retour de Dante et Vergil. Forts d'une expérience sur Heavenly Sword et l'excellent Enslaved : Odyssey of the West, ils n'ont pas lésiné sur les moyens. L'esprit est bien moins japonais que dans les précédents volets, mais ce reboot de DMC est une vraie réussite. Et pourtant, on se pose des questions au début...

Peut-être est-ce un trop plein d'Unreal Engine, mais les premiers pas de Dante ne sont pas des plus rassurants. Si le jeu se veut assez fin et fluide, il y a en effet une très étrange colorimétrie, même en réglant au mieux son téléviseur. Les teintes pètent littéralement et cet aspect flashy est un peu dérangeant, d'autant plus que le rouge prédomine très nettement. Par ailleurs, il faut le dire, l'aventure prend son temps pour démarrer et les premiers niveaux n'ont rien d'excitant. Mais lâcher au bout d'une heure serait une grosse, une énorme erreur.

Américanisation à outrance

Blockbuster par excellence, DMC Devil May Cry ne fait clairement pas la dentelle, quitte à faire dans le too much. Les insultes sont ainsi légion et risquent de décontenancer les habitués des opus nippons. On note même une séquence de sexe (bien que très basique) et les litrons d'hémoglobines éclaboussent l'écran. De manière générale, les scènes d'action sont ultra exagérées mais le ton est totalement assumé par l'équipe de Ninja Theory. C'est trash, drôle et Dante est un jeune adulte plein de fougue, n'hésitant pas à se montrer à poil devant une femme ou à s'occuper de plusieurs maîtresses à la fois. Devil May Cry a bien changé mais son pitch et son gameplay sont redoutables.

L'alternation de deux mondes 

Celles et ceux qui ont pu s'essayer à la démo du jeu (loin d'être représentative du produit final, soit-dit en passant) ont pu avoir un aperçu du monde alternatif de DMC. Sans révéler l'intrigue, sachez que Dante vit, tel un humain normal, dans le monde réel. En revanche, dès lors qu'il se fait repérer par les démons et qu'il doit les affronter, tout ce qui l'entoure prend des allures de cauchemar (avec des immeubles qui se découpent tels des puzzles, des éléments qui gravitent, le ciel qui prend une couleur menaçante, les murs qui marquent des indications déstabilisantes... etc.) et bascule dans les Limbes, une dimension parallèle qui n'est autre que la porte des enfers. Ce voyage constant entre les deux univers permet de profiter d'une intrigue très rythmée (avec Kat qui se trouve dans le monde réel, mais qui vous aide dans les limbes), même si encore une fois, certains effets sont très flashy et pourront en gêner certains. Mais vu l'intensité de l'action, on oublie vite ces petits défauts.

Un gameplay survitaminé

Le talent de Ninja Theory, mêlé à l'expérience de Capcom, a donné vie à des combats juste incroyables. Dante peut compter sur un arsenal fulgurant. Outre Rébellion, l'épée qui accompagne le héros, celui-ci peut compter sur une hache redoutable (Arbiter), une faux (Osiris) qui cisaille tout ce qui bouge, des gants puissants (Eryx) ou une espèce de scies circulaires appelées Aquila. A toutes ces joyeusetés s'ajoutent trois flingues : Ebony et Ivory (un dans chaque main), Revenant et sa puissance de feu ou encore Kaboum (!) et ses balles explosives. La progression dans DMC Devil May Cry s'avère cohérente et absolument toutes ces armes servent. Les touches LT et RT - il faut maintenir la touche en question - permettent de faire appel à l'une ou l'autre très rapidement. Avec LT, ce sont les armes angéliques - de couleur bleue - qui sont utilisées, tandis que RT - en rouge - ciblent les armes démoniaques. Le joueur jongle ainsi constamment entre toutes ces armes, afin de défaire les ennemis qui viennent se frotter au néphilim (mi ange/mi démon) que l'on incarne. Au fil du temps, on débloque une nouvelle jauge, le diabolisme, qui permet de faire passer Dante dans son état second, celui de démon, avec le look qu'on lui connaît : cheveux blancs et veste rouge. Pour terminer, sachez que notre gaillard peut user à outrance d'un grappin, soit pour attirer les ennemis (et donc se les farcir, chose très pratique contre les opposants volants), soit pour virevolter à l'aide d'anneaux spéciaux (qui reviennent fréquemment dans le jeu). Le tout est un peu complexe à expliquer par du texte, mais durant l'aventure, le gameplay est si instinctif et réussi qu'on en redemande.

Des niveaux peu conventionnels
Découpé en 20 missions, le jeu profite d'une montée en puissance à partir du tiers de l'aventure. Certains niveaux sont très originaux, et les combats contre les boss sont toujours différents. Apprêtez-vous à zigouiller une succube, un présentateur de télévision ou encore une femme démoniaque enceinte, le tout dans une usine de soda (la fameuse boisson Virility - ça ne s'invente pas - et ses facultés de lobotomisation), une tour de communication et une discothèque. Les développeurs sont parvenus à trouver des petites idées ici et là qui renouvellent l'expérience et font qu'on accroche jusqu'à son dénouement. C'est d'autant plus vrai que les orbes récoltées permettent d'améliorer son équipement ou d'obtenir des bonus très utiles, comme une augmentation de sa barre de vie ou de son diabolisme ou bien des étoiles vitales (qui redonnent de la santé). Il est important également de souligner la présence de clés qui donnent accès à des missions secrètes (réussir un défi dans le temps imparti, tuer tous les ennemis avant la fin du compte-à-rebours, etc.). Celles-ci ne sont pas vraiment passionnantes, mais leur présence fera plaisir aux amateurs du 100%. Il y a également des âmes à sauver, à condition de les débusquer dans le niveau.

Pour un début d'année, ce DMC Devil May Cry laisse augurer du meilleur pour les mois à venir. Le jeu est incontestablement bon, malgré certaines longueurs et un démarrage un peu poussif (sauf peut être le tout premier niveau). Techniquement, la qualité de l'animation et sa fluidité sont à souligner et le design global est efficace. Dante, Vergil (la rivalité naissante entre les deux frangins demeure intéressante à suivre), Kat, ainsi que les boss, ont un look vraiment classes et la réalisation globale, avec les musiques de Noisia et Combichrist (là, il faut aimer, c'est de l'Aggrotech) s'en sort avec les honneurs. Ninja Theory avait déjà convaincu les joueurs avec le très bon Enslaved et ils récidivent avec une licence forte de Capcom. Un bon titre, marqué par des passages cultes, et un combat final lourd de sens. Commencer 2013 comme ça, c'est ce qu'on pouvait demander de mieux !

Test également disponible sur Total-manga.com



1 Commentaires

  1. Mouais, pas convaincu par ce nouveau Dante. L'ancien avait bien plus de charisme, capcom aurait dû mettre un terme à sa saga qui se répète et s’essouffle. Ce n'est que mon avis...

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